Le déploiement au Maroc de lignes ferroviaires à grande vitesse ne constitue nullement un luxe, mais plutôt une nécessité absolue et une décision audacieuse et réaliste, a souligné, mardi à Marrakech, le ministre du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil. "Le déploiement de la Ligne à Grande Vitesse dénote le sens du réalisme des pouvoirs publics, apportant une réponse structurelle face à un niveau de mobilité en croissance soutenue, conjugué avec des impératifs de développement durable et d'aménagement des territoires", a relevé Mohamed Abdeljalil à l'ouverture des travaux de la 11ème édition du Congrès mondial de l'Union Internationale des Chemins de Fer (UIC) sur la grande vitesse, qui se tient sous le thème "La Grande Vitesse Ferroviaire : la bonne vitesse pour notre planète". Il a dans ce sens fait remarquer que "les profondes mutations multifacettes ont été accélérées suite aux effets pervers de la pandémie de la Covid-19", incitant les acteurs à emprunter, avec courage et en bonne intelligence collective, la voie de la transformation, de la réinvention et de l'innovation, notamment dans nos modèles de mobilité de demain pour qu'elle soit plus durable et plus inclusive. "Le déploiement de la Ligne à Grande Vitesse a constitué un saut qualitatif qui a contribué à améliorer la compétitivité et l'attractivité constante de l'utilisation du train dans les déplacements quotidiens des citoyens, constituant ainsi un modèle de référence en matière d'amélioration des services publics, ce qui encourage à poursuivre, avec détermination, l'ambition de déploiement, d'ici 2030, de la deuxième étape de ce schéma directeur, pour étendre notre réseau à grande vitesse jusqu'à Agadir qui incarne la centralité du Maroc moderne", a-t-il ajouté.
Vers une meilleure couverture de l'Axe Atlantique
"Cette étape, qui nécessite la mobilisation de près de 10 milliards d'euros, se traduira par une couverture plus dense de l'Axe Atlantique par le réseau à grande vitesse, la portant à plus de 800 km", a fait savoir M. Abdeljalil, relevant qu'"en plus des effets intrinsèques de ce système, un tel développement est de nature à repositionner le ferroviaire, mode bas carbone par excellence, en tant qu'épine dorsale de la mobilité durable au sein de notre pays, tout en bénéficiant des capacités libérées pour un maillage du transport ferroviaire régional de proximité". De son côté, le ministre égyptien des Transports, Kamel Al-Wazir, a mis en relief la thématique choisie pour ce congrès, qui représente une occasion pour les décideurs et la communauté du transport de se pencher sur la situation actuelle et future du secteur et de ses défis. Dans ce cadre, Kamel Al-Wazir a appelé à développer le transport transfrontalier en Afrique, dont le taux d'interconnexion ferroviaire reste faible (5%), ce qui impacte la compétitivité de l'économie africaine par rapport à d'autres groupements économiques mondiaux. Pour remédier à cette situation, il a cité la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui contribuera à renforcer la complémentarité économique continentale et à améliorer les taux de croissance économique en Afrique, mettant l'accent sur les avantages du renforcement du commerce interafricain au service de l'accélération de la croissance économique, la lutte contre la pauvreté et la diversification des activités économiques dans le continent.
L'Industrie ferroviaire nationale s'impose
M. Al-Wazir a, en outre, souligné la nécessité d'adopter des systèmes de transport modernes à l'instar du transport vert collectif durable et bas carbone, appelant à pallier les lacunes du financement à travers l'implication du secteur privé. A cette l'occasion, à son tour, le Directeur Général de l'Office National des Chemins de Fer (ONCF), Mohamed Rabie Khlie, a souligné que « toute nouvelle technologie requiert l'adoption d'un nouveau savoir-faire technique et le renforcement de partenariats fructueux et constructifs avec les différents partenaires ». "A la lumière des réalisations très encourageantes, l'ONCF s'attèle, avec les autorités de tutelle et les acteurs concernés et privés, à élaborer une nouvelle phase pour le développement du secteur ferroviaire national, dont l'objectif consiste à poursuivre la cadence de sa modernisation, préserver son efficience et élargir l'étendue du réseau, accompagner les évolutions de la mobilité et contribuer de façon efficace à relever les futurs défis conformément aux recommandations du Nouveau Modèle de Développement", a-t-il enchainé. Après avoir mis l'accent sur l'ambition du Maroc de développer une industrie ferroviaire nationale, à travers un programme important d'acquisition d'une flotte de trains, dans la perspective de mettre en place un pôle d'import à l'instar des autres secteurs dans le cadre du Plan d'accélération industrielle, Khlie a relevé que cette 11ème édition du Congrès représente l'occasion idéale pour jeter la lumière sur les meilleurs choix pour ce genre de projets, tout en tenant compte des contraintes à caractère environnemental, historique, géographique, spatial, social, économique, technique et commercial.
R. T.
Abdeljalil rencontre son homologue égyptien En marge de la 11ème édition du Congrès mondial de l'Union Internationale des Chemins de Fer (UIC) sur la grande vitesse, Abdeljalil s'est entretenu avec son homologue égyptien, Kamel Al-Wazir, des moyens de promouvoir la coopération dans le domaine du transport dans les deux pays, qui sont animés d'une forte volonté pour renforcer davantage ces relations, notamment dans le domaine du transport, notant que ce congrès, qui se tient pour la première fois en Afrique et dans le monde arabe, représente l'occasion idoine pour présenter l'expérience marocaine dans le domaine des lignes de trains à grande vitesse aux pays frères et amis. Ces entretiens ont été axés sur les moyens susceptibles de renforcer la complémentarité entre les deux pays au service de la promotion des infrastructures dédiées au transport.