Dans son passage au Parlement, lundi 6 février, Nizar Baraka, ministre de l'Equipement et de l'Eau, a mis le point sur l'apport pluviométrique enregistré cette année, les mesures prises pour prévenir les impacts des stations de dessalement de l'eau. Il a également dévoilé les dessous du choix porté sur le tunnel de l'Ourika. Interrogé sur plusieurs points, notamment sur la question de l'eau, Nizar Baraka s'est arrêté sur les retenues des principaux barrages, et ce, lors de la séance hebdomadaire consacrée aux questions orales à la Chambre des Représentants.
Les barrages remplis à presque 32% A cet égard, le ministre a précisé que le taux de remplissage des barrages nationaux a atteint 31,9% jusqu'à ce jour, soit à peu près les mêmes chiffres réalisés l'année dernière, à savoir un taux de 33,8%. Cette légère hausse est due principalement aux dernières précipitations qui ont permis d'enregistrer un excédent de 88% par rapport à l'année précédente. «Le niveau des précipitations a atteint 72 mm cette année, contre 38 mm durant la même période de l'année dernière, soit un excédent de 88%», a-t-il précisé. En ce qui concerne les chutes de neige, il a déclaré que la superficie moyenne des terres couvertes d'eau gelée s'est élevée à 5.720 kilomètres carrés, contre 4.480 kilomètres carrés enregistrés l'année précédente, soit une augmentation de 30%. Il a affirmé, dans le même sens, que la hauteur des neiges a atteint 28.480 kilomètres carrés le 29 janvier 2023.
Et d'ajouter que le volume total des ressources en eau est de 2.110.000 mètres cubes cette année. Néanmoins, Baraka a regretté les disparités constatées entre les différentes régions du Royaume. Il a par ailleurs insisté sur le rôle des petits barrages dont le nombre s'élève actuellement à 135, précisant que 129 nouveaux barrages sont programmés dans un proche avenir en partenariat avec les régions, et 150 autres à partir de 2025. Enjeux environnementaux du dessalement de l'eau
Dans une réponse sur les «impacts environnementaux des stations de dessalement de l'eau de mer», Baraka a affirmé que le Royaume n'a pas d'autre alternative que de miser sur le développement des ressources en eau non conventionnelles, en l'occurrence le dessalement de l'eau de mer et le traitement des eaux usées.
Compte tenu des répercussions du changement climatique sur notre pays, qu'il s'agisse de la sécheresse ou de la rareté de l'eau, ces choix s'avèrent inéluctables, a dit le ministre. Ils sont indispensables pour assurer le développement du pays, qui implique absolument un besoin de plus en plus accru en eau. Ces initiatives permettent en effet de répondre à ces besoins et d'assurer une offre à la hauteur.
Nizar Baraka a insisté, en outre, sur l'importance d'identifier les sites convenables pour installer des stations de dessalement d'eau, parce que de telles précautions permettent d'éviter moult problèmes et complications, surtout en matière de biodiversité marine, particulièrement dans la mesure où il importe d'éviter que des espèces marines subissent l'impact des systèmes de prélèvement d'eau de mer et des tuyaux établis à cette finalité.
Le Maroc ambitionne de réaliser 20 stations de dessalement d'eau à l'horizon 2030. Cumulant désormais une grande expérience en la matière, la première station dans le Royaume a été construite en 1977 dans les provinces du Sud.
Le développement des ressources en eaux non conventionnelles compte également parmi les axes les plus importants de la stratégie nationale de l'eau à l'horizon 2030, mais également du programme national pour l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation (2020-2027). Baraka a rappelé que le budget dudit programme a été augmenté de 115 à 150 milliards de dhs. Il permettra en effet de donner le coup d'envoi à de nouvelles stations à Guelmim, Essaouira, Nador, Casablanca, Tiznit et Erfoud.
Le tunnel de l'Ourika...
La réalisation du tunnel de l'Ourika est l'option qui est finalement retenue pour développer le réseau routier sur l'axe Marrakech-Ouarzazate, a indiqué le ministre, soulignant que cette option s'est avérée plus pertinente que celle d'un tunnel par le Tichka, compte tenu des résultats obtenus après des études préliminaires.
Baraka a affirmé que le gouvernement accorde une priorité particulière à cet axe de trafic, de par son impact sur le développement, d'où l'intérêt du choix de tunnel.
Ce choix s'est porté sur l'option de l'Ourika, a-t-il dit, étant donné que les études préliminaires réalisées par son département ont conclu qu'un trajet entre Marrakech et Ouarzazate via le tunnel d'Ourika constitue une alternative plus efficace que celle du tunnel de Tichka.
Ces études, a-t-il poursuivi, ont révélé que le tunnel d'Ourika allait réduire le trajet pour les automobilistes de 80 minutes et pour les poids-lourds de 112 minutes, tandis que ce trajet n'était réduit que de 20 minutes pour les automobilistes et 29 minutes pour les poids lourds, selon les estimations réalisées concernant le tunnel de Tichka.
Baraka a insisté surtout sur la dimension développement apportée par ledit tunnel qui contribuera à l'épanouissement des régions concernées et, par conséquent, de tout le Royaume.
Le ministre a aussi souligné que des études plus poussées et plus détaillées seront effectuées cette année, moyennant une enveloppe budgétaire de 30 millions de dirhams. Pour ce faire, des travaux de terrain seront réalisés sur le site du passage envisagé, afin de compléter les études en question.
La mise en œuvre de ce projet "essentiel pour l'ensemble de la région" et pour le pays sera lancée dans le cadre d'un partenariat entre les secteurs public et privé, a-t-il indiqué.