Le gouvernement s'est abstenu d'octroyer un soutien aux professionnels du secteur de la pêche maritime, a affirmé le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts Mohammed Sadiki, étant donné que les prix des carburants sont soumis à la logique de l'offre et de la demande au niveau national depuis leur libéralisation en 2015. En réponse à une question parlementaire, le ministre a admis que de nombreux navires de pêche côtière étaient immobilisés dans les ports du pays en raison de la hausse des prix du carburant, indiquant que la raison de cette hausse est en lien direct avec la guerre entre l'Ukraine et Russie et ses effets sur l'économie internationale.
Mais Sadiki a tenu à rappeler que « depuis 1985, et conformément aux dispositions du décret 2.85.890, le carburant destiné au secteur de la pêche est exonéré de droits et de redevances, une mesure qui soutient la productivité et la rentabilité du secteur, sachant que le soutien alloué aux moyens de transport terrestres n'est qu'une mesure exceptionnelle ».
Dans le même contexte, le responsable gouvernemental a, dans une réponse à une question sur la menace que constituent les prix des hydrocarbures pour la productivité du secteur de la pêche au Maroc, invoqué «le manque de capacités pour fournir un soutien aux professionnels. Compte tenu des moyens dont on dispose, les professionnels du transport ont été soutenus financièrement pour faire face au coût élevé du carburant.
Pour protester contre le coût élevé du carburant, les marins des ports marocains (Mahdia, Casablanca, Safi, Essaouira et certains ports du sud) ont déclenché des grèves successives à la fin du mois dernier, exigeant l'intervention du gouvernement pour arrêter l'épuisement de leurs moyens. Dans ce sens, ces marins ont souligné que « rester en mer pendant 4 jours coûte 30.000 dirhams de carburant pour les navires équipés d'un moteur « 300 chevaux », contre 12.000 dirhams auparavant ». Les professionnels refusent l'inaction du gouvernement envers le secteur de la pêche, estimant que malgré les difficultés, celui-ci joue un rôle important dans l'économie du pays, sans aucun soutien, contrairement à d'autres secteurs. Ils réclament un plafonnement du prix dans le secteur de la pêche. Notons que le Syndicat national des marins et capitaines de pêche a estimé, par ailleurs, que les professionnels vivent une situation sociale difficile au niveau des différents ports du Maroc, compte tenu de la hausse exponentielle des prix, notamment celui du carburant, qui constitue l'épine dorsale du secteur de la pêche maritime.