Devant les députés, le Chef du gouvernement Aziz AKhannouch a défendu le bilan de la politique de l'Exécutif en matière d'investissement, dont le rendement demeure faible par rapport aux aspirations. Pour renverser le tendance, le gouvernement parie sur une nouvelle génération de réformes du climat des affaires, indispensables à la réussite de la Charte de l'Investissement. Détails. Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a pris part, ce lundi, à la séance mensuelle dédiée à la Politique générale à la Chambre des Représentants. Une occasion pour lui de faire le point sur la politique gouvernementale en matière d'investissement qui demeure l'un des maillons faibles de l'économie nationale. Force est de constater que le rendement de l'investissement demeure limité par rapport aux efforts consentis par le Royaume. Bien que le Maroc investisse 30% de son PIB ( un taux supérieur à la moyenne internationale), les retombés en termes de croissance sont modestes. L'Etat demeure le principal investisseur dans l'économie, en accaparant les deux tiers de l'investissement global. D'où la nécessité de pousser le secteur privé à prendre plus d'initiative. Le gouvernement a identifié le mal : le climat des affaires qui n'est pas encore assez incitatif. Devant les députés, Aziz AKhannouch a fait part de la volonté de l'Exécutif d'améliorer davantage le climat des affaires, en envisageant d'élaborer une nouvelle feuille de route à l'horizon de 2026. Akhannouch a promis une nouvelle génération de réformes qui s'articulent sur trois objectifs principaux à savoir la simplification des procédures administratives, l'amélioration de l'accès au foncier et à la commande publique et la facilitation de l'accès au financement. Cette nouvelle feuille de route est perçue comme un complément de la Charte de l'Investissement qui a été votée par les deux chambres du Parlement. Le Chef du gouvernement a souligné la nécessité de la mise en œuvre pleine et entière de la nouvelle charte, dont la vocation est d'encourager les exportations et d'avancer dans le chantier d'Industrialisation par substitution aux importations. La Charte, rappelons-le, propose des primes sectorielles et régionales au profit des entreprises afin de les encourager à investir. Akhannouch met la main sur les CRI Pour veiller à ce que la charte donne les effets escomptés, les centres régionaux d'investissement seront placés sous l'autorité directe du Chef du gouvernement, a fait savoir Aziz Akhannouch, précisant que les préfets et les walis auront la compétence de réviser les décisions des Centres régionaux en cas de refus des dossiers. En parallèle, l'Exécutif compte également sur la plus-value du Fonds Mohammed VI pour l'investissement, doté d'une enveloppe de 45 milliards de dirhams, dont 15 milliards fournis par l'Etat. Concernant l'investissement industriel, Aziz Akhannouch est revenu sur le bilan de son gouvernement qu'il juge positif. Il s'est réjoui du fait que l'Exécutif ait augmenté le montant de l'investissement public à un niveau record (300 MMDH). A cet égard, Akhannouch a donné un aperçu sur le bilan de la Commission des Investissements qui selon lui, a signé 84 conventions d'investissement d'un volume total de 64MDH. Un montant qui devrait générer 10.250 emplois directs et 33.000 emplois indirects. Aziz AKhannouch s'est félicité aussi des réalisations de l'industrie automobile et aéronautique, rappelant que le Maroc a franchi le cap de 100 milliards de dirhams d'exportations de voitures en 2022. Une performance qui dépasse de 35% celle enregistrée l'année précédente. Idem pour les exportations des pièces aéronautiques qui ont augmenté de 40% fin novembre 2022 par rapport à la même période l'année précédente. Cette performance s'inscrit dans le cadre d'un dynamisme palpable des exportations industrielles dont le volume a atteint un niveau record selon le Chef du gouvernement. En fait, elles ont atteint environ 339 milliards de dirhams, soit une hausse de 35%. Le Chef du gouvernement a fait part de la volonté du Maroc de développer ces deux industries dans les années à venir pour faire du Royaume une « plateforme compétitive au niveau mondiale ». Raison pour laquelle l'Exécutif a fixé trois objectifs à savoir l'amélioration du taux d'intégration locale, l'association du capital marocain dans les projets industriels et la décarbonation.