Le rideau vient de tomber sur la 19e du Festival international du film de Marrakech, tenue du 11 au 19 novembre. Pour cette édition, le long métrage "Chevalier Noir » de son réalisateur iranien, Imad Aleebrahim Dehkori a décroché « l'Etoile d'Or ». Le Festival international du film vient de s'achever, samedi 19 novembre au Palais de Congrès de la ville ocre. Le point d'orgue de la cérémonie de clôture a été la proclamation des résultats du jury de cette édition, présidée par le cinéaste italien Paolo Sorrentino, avec le sacre du film iranien. Sur 14 films en compétition officielle, le jury a primé l'œuvre cinématographique « Chevalier Noir » du réalisateur iranien Imad Aleebrahim Dehkori en lui attribuant la prestigieuse «Etoile d'Or ». En fait, ce long métrage de 102 minutes est un récit autobiographique, qui célèbre la quête de liberté et le refus du conformisme. Lors de son mot à cette occasion, Imad Aleebrahim Dehkori s'est dit tout ému d'avoir entendu son nom clamé par le président du jury, ajoutant que c'est une reconnaissance d'un travail acharné et passionnant qui renvoie à son rapport avec son pays l'Iran. « Si je suis là aujourd'hui, c'est grâce à la culture et à l'histoire de l'Iran, c'est par elles que je me suis construit artistiquement», s'est-il exclamé. Quant au Prix du jury, il a été attribué ex aequo au film portugais «Alma Viva » de sa réalisatrice Cristèle Alves Meira et au film « Bleu du Caftan » de sa réalisatrice marocaine Maryam Touzani. Au micro de «L'Opinion », Cristèle Alves Meira n'a pas manqué d'exprimer ses sentiments de joie pour cette reconnaissance. « C'est un honneur pour moi, pour le film et pour toute l'équipe de recevoir ce prix d'un jury composé de réalisateurs et réalisatrices que j'admire énormément». Pour sa part, Maryam Touzani s'est dite ravie de cette distinction. « Je suis très émue, c'est un moment important pour ce film de recevoir un prix comme celui-là au Maroc». Et d'ajouter : « Après cette reconnaissance, je garde de très bons souvenirs de ce grand événement, surtout l'émotion que j'ai ressentie au moment de la projection du film et le retour que j'ai eu du public par la suite». Quant au Prix de la meilleure mise en scène, il a été obtenu par la réalisatrice suisse, Carmen Jacquier, pour son film «Foudre». « Je suis heureuse de recevoir ce prix de la mise en scène, une grande pensée à toute l'équipe qui a participé à cette création et qui l'a rendue vivante et vibrante » s'est-elle réjouie, faisant part de sa joie d'avoir partagé ce film avec des étudiants de cinéma à Marrakech. « Cela me donne plus de force et d'énergie pour d'autres projets » a-t-elle déclaré à «L'Opinion » à l'occasion de cette cérémonie. L'actrice canadienne d'origine sud-coréenne Choi Seung-Yoon, quant à elle, a remporté le prix de la meilleure interprétation féminine pour son rôle de mère célibataire migrante au Canada dans le film « Riceboy sleeps ». Recevant son prix de l'actrice marocaine Nadia Kounda, Choi Seung-Yoon s'est dite agréablement surprise. « Ce prix est un honneur pour moi. Je ne m'imaginais pas le recevoir de mes mains. C'est toujours difficile à croire», s'est-elle épanchée. L'acteur indonésien Arswendy Bening Swara a décroché le Prix de la meilleure interprétation masculine pour son rôle dans le film « Autobiographie », reçu par le réalisateur indonisien Makbul Mubarak qui a déclaré: «Nous sommes heureux pour Arswendy, il travaille depuis si longtemps et il n'a jamais eu une reconnaissance d'un tel niveau. Aussi, c'est l'une des meilleures marques de reconnaissance de sa carrière. On est très heureux pour lui ».
La 19e édition du FIFM a célébré cette année le cinéma du monde. Le jury composé de huit membres représentant quatre continents, a pu visualiser tout au long du Festival un total de 14 œuvres cinématographiques représentant 14 pays sur les 5 continents (Australie, Brésil, Canada, France, Indonésie, Iran, Maroc, Mexique, Portugal, Suède, Suisse, Syrie, Tunisie, et Turquie). FIFM : Une 19e édition haute en couleurs Après deux ans d'arrêt en raison de la pandémie de Covid-19, le Festival international du film a proposé une programmation riche et variée. Le cinéma marocain était très présent dans cette édition. En effet, le Panorama du Cinéma Marocain a connu la projection de 5 films marocains dont «Jours d'été » de Faouzi Bensaïdi. Moments forts de la 19e édition du Festival, le programme «In Conversation with...» a rassemblé de grandes figures du cinéma mondial pour partager leur genèse de l'art, notamment Leos Carax, Julie Delpy, Julia Ducournau, Asghar Farhadi, Jeremy Irons, Jim Jarmusch, Ruben Östlund, Marina Foïs, Ranveer Singh sans oublier le compositeur franco-libanais Gabriel Yared. Lors de sa 19 édition, le Festival a rendu de vibrants hommages à quatre grands noms du cinéma mondial, notamment l'acteur indien Ranveer Singh qui n'a pas caché son immense fierté de représenter l'inde dans un événement aussi prestigieux au Maroc. Pour sa part, le réalisateur américain James Gray, qui a reçu un trophée à son hommage, a exprimé ses sentiments les plus sincères pour ce geste de reconnaissance. « Le Maroc et Marrakech occupent une place particulière dans mon cœur» s'est-il exprimé avant d'ajouter : «Nous avons besoin de nos cinéastes qui contribuent à nous ouvrir l'esprit ». L'icône du cinéma marocain Farida Benlyazid a été, elle aussi, à l'honneur au Festival. En recevant son hommage dans une ambiance vibrante, elle a profité de l'occasion pour revenir sur sa première participation au Festival en tant que membre du jury lors de son lancement. L'actrice et productrice écossaise Tilda Swinton, à laquelle le festival a rendu hommage en cérémonie de clôture, a livré un fort plaidoyer pour le 7e art: « Le cinéma nous montre qui nous sommes, dans notre grande diversité. Il est le reflet de nos désirs, de nos échecs, de nos triomphes et de nos rêves. Vive le cinéma et vive la différence! ». Outre les hommages, la 19ème édition du Festival international du film de Marrakech a permis de réunir 250 professionnels internationaux autour d'une sélection de 23 projets et films dans le cadre de la 5 e édition des Ateliers de l'Atlas. Depuis son lancement en 2018, cette plateforme dédiée à l'industrie, a accompagné 111 projets et films du monde arabe et d'Afrique dont 48 en provenance du Maroc. Pour cette 19e édition, le Festival international du film a rassemblé des œuvres cinématographiques issus des quatre coins du monde et a mis en lumière la diversité culturelle mondiale. Des thématiques importantes ont été abordées et des enjeux d'actualité ont fait le succès de cette 19ème édition après 2 ans d'interruption.