Les prérogatives de l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), ses attributions, ses réalisations et son plan d'action, ont été au menu d'une rencontre organisée jeudi à l'initiative de la Fondation Fkih Tetouani de Salé. Cette conférence s'inscrit dans le cadre de l'action de la Fondation Fkih Tetouani, qui a pris l'habitude d'accueillir, sous le slogan "Je t'aime mon pays", de nombreuses personnalités du monde intellectuel, politique, associatif et médiatique afin d'enrichir le débat public. Intervenant à cette occasion, le président de l'INPPLC, Mohamed Bachir Rachdi a souligné que cette conférence intervient dans un contexte où l'instance est en train de finaliser la structuration de ses organes, et où la loi 46.19, considéré parmi les textes les avancés au niveau international, entre en vigueur, notant que le législateur a élargi le concept de corruption à tout ce qui peut être incriminé dans le futur. Dans ce cadre, il a passé en revue les différents domaines d'intervention de l'Instance, que ce soit en termes de diagnostic des situations de corruption ou de leur impact sur les acteurs économiques, les citoyens et le développement du pays, mettant l'accent sur le rôle de l'INPPLC dans la moralisation de la vie publique à travers le traitement des dossiers de corruption qui lui parviennent via des notifications ou des plaintes ou à travers des réponses automatiques aux actions menées par l'Instance dans la recherche et le traitement de ses données. Après avoir évoqué les politiques et plans gouvernementaux entrepris depuis 2005 et la stratégie nationale de lutte contre la corruption, qui a été approuvée en décembre 2015 et lancée en 2016 avec de multiples programmes, M. Rachdi a souligné que l'Instance se doit de contribuer à la mobilisation sociétale, qui nécessite de cibler toutes les catégories selon leurs spécificités, attentes et besoins, afin de restaurer la confiance, renforcer les capacités et rejeter les actes de corruption, en s'appuyant sur les leviers de la communication, la formation, la mobilisation et l'apport citoyen. L'INPPLC joue un rôle central dans la définition des orientations stratégiques de la politique de l'Etat en matière de prévention et de lutte contre la corruption, ainsi que des mécanismes de mise en œuvre, a-t-il indiqué, notant que l'Instance a examiné la stratégie nationale de lutte contre la corruption dans le but de dresser un bilan objectif, selon une approche qui définit les aspects positifs, susceptibles d'être renforcés. En réponse aux questions des intervenants, M. Rachdi a mis en avant l'importance des tâches d'investigation et d'enquête qui nécessitent des dispositions et mesures pour garantir les droits de tous, soulignant que la dissuasion reste le facteur le plus efficace face à la corruption, à travers une approche législative qui met en place des textes ayant une force exécutoire. Le changement voulu repose sur plusieurs piliers, dont la législation, en promulguant des lois capables d'assécher les foyers de corruption (déclaration de propriété, conflit d'intérêts, enrichissement illégal...), a-t-il conclu.