Airbus a répondu à nos questions sur les hélicoptères H135, dont le Maroc a fait commande de plusieurs unités. Avantages, missions, maintenance, la compagnie aérienne s'est prononcée sur les atouts de l'aéronef et les non-dits du communiqué du 18 juillet. Détails. Le 18 juillet dernier, Airbus a annoncé que le Maroc a passé une commande d'une flotte d'hélicoptères H135. Une commande qui s'inscrit dans le chantier de modernisation de la flotte militaire des Forces Armées Royales qui date depuis longtemps. Les FAR, rappelons-le, sont en train de moderniser la flotte des avions de chasse (mise à niveau des F-16), tout en renforçant en même temps la flotte des hélicoptères, que ce soit ceux de transport ou de combat (l'achat des hélicoptères américain Apache en est la preuve). Selon le communiqué du constructeur aérien, ces modèles sont utilisés pour former les pilotes à effectuer un large éventail de missions exigeantes, y compris l'utilitaire, la recherche et le sauvetage. Or, ces modèles sont destinés à usage militaire pour les Forces Royales Air, bien qu'ils soient utilisables à des fins civiles. Le communiqué est resté lacunaire à cet égard, en parlant seulement de «missions d'entraînement militaire primaire». Nous avons contacté Airbus pour avoir plus d'informations. Une source autorisée nous a donné un aperçu sur les missions que peuvent exécuter les H135 sans nous dévoiler les termes du contrat qui restent confidentiels. « Le H135 est conçu pour une grande variété de missions. Il peut effectuer des missions de transport de personnes, de sauvetage, de police, de transport médicalisé ou encore de formation et d'entraînement », explique notre source, ajoutant : « Dans ce dernier domaine, il a été sélectionné, de par le monde, par un nombre important d'opérateurs civils, parapublics et militaires ». Des appareils rentables ? Le constructeur parle également d'un hélicoptère rentable, ce qui laisse penser que le Maroc aurait été intéressé aussi par cet avantage en faisant le choix des H135. Sur ce point, notre interlocuteur fait savoir que «le modèle a été conçu en intégrant un programme de maintenance optimisé, réduisant ainsi le coût d'opération à court et à long termes». En effet, « le H135 se distingue de ses pairs par un coût de vol faible. «Le prix à l'heure de vol en est donc réduit par rapport aux appareils de même type disponibles sur le marché. Par ailleurs, l'expérience des nombreux utilisateurs à travers le monde démontre que le H135 bénéficie de très bons taux de disponibilité », nous renseigne notre source qui a répondu à nos questions au nom de la compagnie. Le coût de vol jugé avantageux n'est pas l'unique atout de l'aéronef qui, rappelons-le, est certifié « IFR ». C'est une distinction de référence accordée aux hélicoptères d'entraînement militaire dans le monde, ayant déjà réalisé plus de 400.000 heures de vol d'entraînement militaire. Cette référence se limite-t-elle au nombre d'heures de vol ou existe-t-il d'autres critères ? Dans sa réponse, Airbus s'est montré plus précise. «La certification IFR (Instrument Flight Rules) signifie que l'appareil peut voler de nuit ou par mauvaise visibilité en faisant appel à ses instruments», apprend-on. Outre cet atout, le H135 se distingue également par les avantages qu'il peut offrir en matière de formation. L'appareil est conçu de telle sorte qu'il est le mieux adapté à la formation des pilotes. Interrogé là-dessus, Airbus explique que «le H135 est un appareil mature, dont les qualités ont été démontrées chez de nombreux opérateurs à travers le monde». « Il est équipé d'une avionique très moderne. C'est un hélicoptère très sûr, donc bien adapté à la formation et à l'entraînement des pilotes», ajoute la compagnie. Maintenance : ici ou ailleurs ? Par ailleurs, la question de la maintenance est toujours un élément omniprésent dans toute décision d'achat d'un équipement militaire. La question est de savoir si le contrat de vente contient une clause de maintenance locale. Par devoir de réserve, la source autorisée de la compagnie s'est abstenue de parler des termes du contrat qui demeurent confidentielles sur demande des autorités marocaines. Cependant, elle nous a répondu de façon générale sur la possibilité que la maintenance soit prise en charge par le client. En effet, cela dépend de la volonté du client lui-même, qui peut, selon notre source, bénéficier d'un soutien industriel en la matière. «Airbus Helicopters propose à ses clients une grande variété de solutions de soutien. Ces solutions sont ajustables en fonction des besoins des clients qui peuvent décider du niveau de soutien fourni par l'industriel. Ainsi, cela peut aller de la fourniture des pièces détachées à une prise en charge quasi complète de la maintenance des ces appareils, explique le leader de l'aviation dans une correspondance transmise à « L'Opinion ». En effet, le Maroc a déjà ce type d'hélicoptère, dont dispose la Gendarmerie Royale. L'enjeu de la maintenance est d'autant plus important que la flotte des hélicoptères de transport s'est réduite ces dernières années faute d'une capacité d'entretien régulier. On en ignore les raisons, mais des observateurs attribuent souvent cela au manque de pièces de rechange. Cela reste bien sûr une interprétation parmi d'autres. Ce qui est sûr, c'est que le Royaume continue de renouveler sa flotte pour qu'elle soit à la hauteur des missions dévolues aux Forces Royales Air. Anass MACHLOUKH