Le Conseil de sécurité a renouvelé pour une année le mandat de la MINURSO, tout en appelant à la reprise des tables rondes avec la participation de « toutes les parties concernées ». Un appel clair à l'Algérie qui s'obstine à refuser de prendre part à la table de négociations. Détails. Le verdict est tombé ce jeudi. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies vient de rendre sa décision sur le dossier du Sahara. Les Etats-membres ont voté la résolution 2654 qui a prorogé d'une année le mandat de la MINURSO.
Comme prévu, la résolution a été adoptée par 13 voix contre deux abstentions. La Russie et le Kenya se sont abstenus de voter le texte rédigé par les Etats-Unis et qui est favorable au Maroc dans la mesure où il appelle l'Algérie et les autres parties concernées à revenir au processus des tables rondes. La résolution a souligné l'importance pour « toutes les parties concernées de développer leurs positions afin de faire avancer une solution ». La résolution a inclus « toutes les parties concernées », ce qui donne raison au Maroc qui plaide, depuis des années, pour la présence de l'Algérie dans la table de négociation vu son rôle déterminant dans le conflit. Chose qui n'a pas plus ni à la Russie ni au Kenya qui ont demandé que la résolution se focalise sur le Maroc et le polisario en tant que parties principales au conflit. Leurs tentatives de modifier le texte ont été vouées à l'échec.
La nouvelle résolution est donc un appel clair et sans équivoque à l'Algérie qui refuse catégoriquement le retour au processus initié par l'ex Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Horst Köhler, et que l'actuel émissaire onusien, Staffan de Mistura, entend relancer.
Le Maroc, pour sa part, demeure favorable à la reprise des tables rondes, suspendues depuis 2019 après la démission d'Horst Köhler, dont l'initiative est soutenue par la résolution. « Le Conseil de Sécurité appuie les efforts du Secrétaire général des Nations Unies et son envoyé personnel afin de faciliter les négociations et parvenir à un règlement de la question du Sahara, en s'appuyant sur les progrès et le cadre du précédent envoyé personnel », stipule la résolution qui appelle également toutes les parties, y compris l'Algérie et la Mauritanie à dialoguer avec l'émissaire onusien dans ce cadre.
La résolution a également été critique vis-à-vis du polisario, dont le rapport du Secrétaire général des Nations Unies a souligné les actes d'obstruction au travail et aux mouvements du MINURSO. Le Conseil de Sécurité a exigé, à cet égard, « la reprise du réapprovisionnement sûr et régulier des bases d'opérations » de la mission onusienne.
Le Conseil de Sécurité a adopté la résolution en se basant sur les consultations semestrielles des membres du Conseil avec l'Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, et le Représentant spécial et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, le 17 octobre. Les membres du Conseil, rappelons-le, ont tenu une réunion d'experts sur le texte le 21 octobre. Le 24 octobre, les Etats-Unis ont distribué un projet révisé, qu'ils ont placé sous procédure de silence 25 du même mois.