Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé vendredi « les parties » au conflit du Sahara occidental à reprendre les négociations « sans pré-conditions et de bonne foi ». Lors d'une conférence de presse à Rabat, Nasser Bourita a souligné que « le Conseil de sécurité a au moins à quatre reprises mentionné la table ronde comme cadre exclusif pour la poursuite du processus politique ». Ce texte, rédigé par les Etats-Unis, a été approuvé avec les abstentions de la Russie et de la Tunisie. Les négociations sont à reprendre, sous l'égide du nouvel émissaire de l'ONU, l'Italien Staffan de Mistura, « en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable », précise le texte. La résolution, par ailleurs, « réaffirme la nécessité de respecter pleinement les accords militaires conclus avec la Minurso liés au cessez-le-feu et appelle les parties (…) à s'abstenir de toute action qui pourrait saper les négociations menées par l'ONU ». Lors d'une conférence de presse à Rabat, le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita a souligné que « le Conseil de sécurité a au moins à quatre reprises mentionné la table ronde comme cadre exclusif pour la poursuite du processus (politique) ». « L'Algérie est tenue de s'impliquer de manière constructive et réaliste tout au long du processus de recherche d'une solution », a-t-il estimé. Depuis New York, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale, a affirmé que la résolution 2602 du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée, ce vendredi, confirme le "continuum" du processus des tables rondes en tant que "seul et unique" cadre pour le règlement du différend régional autour du Sahara marocain. Lire aussi. Sahara: le Conseil de sécurité renouvelle pour une année le mandat de la MINURSO La nouvelle résolution, qui s'inscrit dans le sillage des quatre dernières résolutions du Conseil de Sécurité, "conforte et confirme le continuum du processus des tables rondes avec ses modalités et avec ses quatre participants- le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le polisario – en tant que seul et unique cadre pour le règlement » du différend régional autour du Sahara marocain, a souligné M. Hilale lors de sa conférence de presse au Conseil de sécurité suite à l'adoption de la nouvelle résolution. A cet égard, le Conseil de sécurité a décidé, une fois de plus, que l'objectif final du processus politique est de parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable, mutuellement acceptable et basée sur le compromis, a relevé l'ambassadeur. "Dans cette perspective et en réitérant dans sa 18è résolution consécutive la prééminence, le sérieux, la crédibilité de l'initiative marocaine d'autonomie, le Conseil de sécurité confirme, si l'on est encore besoin, que l'autonomie reste et sera l'ultime et finale solution à ce différend régional", a indiqué M. Hilale, notant que l'adoption de cette nouvelle résolution survient dans un contexte "gorgé d'optimisme" pour la reprise du processus politique, et ce suite à la nomination de M. Staffan de Mistura en tant que nouvel envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara marocain. Par ailleurs, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU a indiqué que le Conseil de sécurité a mis à nu, dans sa nouvelle résolution, les "allégations et les mensonges" colportés par l'Algérie et "son polisario" au sujet d'une prétendue guerre "hollywoodienne" au Sahara marocain, "et ce en ignorant totalement leur narratif guerrier attestant ainsi du calme, de la quiétude et de la normalité de la vie dans nos provinces du Sud". Lire aussi. La Colombie reconnaît la marocanité du Sahara Parallèlement, l'Instance exécutive de l'ONU a conforté "l'irréversibilité" de l'action pacifique menée par le Maroc dans la région de Guerguerat en novembre dernier, ce qui a permis de "chasser définitivement et une fois pour toutes les milices armés du polisario", a fait observer M. Hilale, ajoutant que le Conseil de sécurité a exprimé ses "vives préoccupations" à l'égard de la rupture du cessez-le-feu par le groupe séparatiste armé, le polisario, ainsi que de ses obstructions à la liberté du mouvement de la MINURSO "compromettant dangereusement" son mandat de supervision du cessez-le-feu sur le terrain. L'Algérie, qui a rompu fin août ses relations diplomatiques avec le Maroc, a récemment marqué sa vive opposition à une reprise de négociations sous forme de tables rondes organisées en Suisse. La dernière de ces tables rondes, réunissant le Maroc, le Front Polisario, ainsi que l'Algérie et la Mauritanie en tant qu'observateurs, s'était tenue au printemps 2019, peu avant que l'émissaire de l'époque, l'Allemand Horst Köhler, ne démissionne face à l'absence de percée. Staffan de Mistura doit relancer la médiation onusienne à compter du 1er novembre.