La 4ème édition de la Conférence Internationale sur la Mobilité Durable (CIMD) et de la Conférence annuelle de la Fédération Routière Internationale (IRF) s'est tenue, jeudi 6 octobre à Marrakech, en présence du ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka. Cette quatrième édition est venue traduire le succès des trois premières. Sous le thème « Décarboner, financer et digitaliser le secteur routier pour une mobilité et une croissance durables », son coup d'envoi a été donné par le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, en présence de plusieurs acteurs et représentants de différentes entités institutionnelles, économiques, techniques, scientifiques ou associatives venant du monde entier. Le ministre a rappelé, lors de son allocution, que les enjeux climatiques pèsent lourdement sur la planète, et que tout le monde doit s'engager à mettre en œuvre les dispositions de l'Accord de Paris, portant sur le maintien de l'augmentation de la température mondiale en dessous de 2 degrés Celsius, voire 1,5 degré Celsius, par rapport à l'ère préindustrielle et à horizon 2100. A ce propos, le 6ème rapport du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat, créé par les Nations Unies, déclare que l'objectif ne sera pas atteint, à moins de prendre des politiques et entreprendre des actions fortes, rapides et durables de réduction des émissions de CO2, de méthane, mais aussi des autres gaz à effet de serre. Pour étayer son propos, l'ONU annonce que la température mondiale a d'ores et déjà augmenté de +1,1 degré Celsius, avec des dommages ressentis dans toutes les géographies, prévoyant un scénario alarmiste d'un réchauffement de +2,7 °C et cela même en tenant compte des engagements consentis jusqu'à lors. A ce sujet, le ministre Nizar Baraka, a bien mis en évidence les enjeux climatiques occasionnés par le secteur du transport. "Le secteur du transport pèse à lui seul un quart des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Sur cette part, le transport routier (passagers et fret) représente plus de 75% des émissions de CO2. On estime alors que les émissions mondiales du transport pourraient augmenter de 60% entre 2015 et 2050. Or, pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris, il faudrait que les émissions baissent de 45% pour le fret et de 70% pour le transport des personnes". Les ambitions du Maroc Le Maroc, malgré sa faible implication dans l'émission de gaz à effet de serre, a esquissé un nouvel élan de développement, et fait preuve d'une forte volonté de s'ancrer dans une économie verte inclusive porteuse d'opportunités et de croissance. La transition énergétique du Maroc va connaître une accélération grâce à un programme audacieux sur les 30 prochaines années.
Les réalisations du Maroc jusqu'à présent pour un transport décarboné consistent principalement en la mise en place du TGV, du Tramway, de l'autobus électrique. "Le Royaume a pu réaliser des progrès indéniables en matière de mobilité durable notamment avec des projets d'envergure, tels que la ligne du Train à Grande vitesse (TGV), les tramways, les bus électriques entre autres", a relevé à cette occasion Ahmed Reda Chami, président du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE).
Concernant ce volet, une enveloppe budgétaire de l'ordre 2,2 milliards de dollars a été mobilisée, comprenant deux actions inconditionnelles : l'extension des tramway de Rabat et celle de Casablanca, et cinq actions conditionnelles : l'amélioration des normes environnementales des véhicules, un système de Bonus-Malus, un programme de renouvellement et de casse, un programme d'écoconduite et l'application des normes de performance en matière d'émissions de CO2 pour les véhicules particuliers et professionnels légers neufs.
En outre, le Maroc vise à augmenter la part du renouvelable dans la consommation totale d'énergie, celle-ci sera de 40% en 2050 (en 2019 : 11%). De surcroit, le Plan de Relance Industrielle 2021-2023 tend à positionner le Royaume en tant que base industrielle décarbonée. En plus, une partie des énergies renouvelables du Royaume sera mise au service d'un ancrage industriel.
Production des énergies propres
Concernant ce volet, Chami a fait savoir que le Maroc importe actuellement 80% de ses besoins énergétiques, ajoutant qu'il est en bonne voie pour réussir sa transition énergétique et que celle-ci lui permettra d'assoir sa souveraineté en la matière. "Le Maroc dispose d'un énorme potentiel d'énergie renouvelable (solaire et éolienne), à même de lui permettre de réaliser une croissance économique durable, de relever les défis de l'avenir et de réussir sa transition énergétique", a-t-il dit.
En effet, les études montrent que le Maroc est en passe de devenir l'un des pays pionniers en termes de production d'hydrogène vert grâce notamment au Partenariat Public-Privé (PPP). Le Maroc, rappelons-le, a noué plusieurs partenariats avec des entités allemandes, visant à produire de l'hydrogène.
Les objectifs du Maroc
Le Maroc est, depuis plus de dix ans, leader régional des énergies renouvelables et nourrit de grandes ambitions pour faire face à l'urgence climatique. Malgré sa faible responsabilité en matière d'émissions de gaz à effet de serre à l'échelle internationale, il a mis en place en octobre 2021 une Stratégie Bas Carbone à Long Terme « Maroc 2050 », se fixant l'objectif indicatif de mix électrique à 80% d'énergies renouvelables à l'horizon 2050.
Sur le plan international, le Maroc a rehaussé le niveau d'ambition de son engagement, déjà initialement élevé, à un objectif conditionnel de 45,5% de réduction de gaz à effet de serre et un autre inconditionnel de 18,3% avec un budget total de près de 40 milliards de dollars. Cela se traduit par des émissions estimées à 77,5 Mt CO2eq à l'horizon 2030 bien loin des 142 Mt CO2eq dans le scénario de base, soit une baisse de 64,5 Mt CO2eq.
Le poids des ADM
ADM (Autoroutes du Maroc), qui conçoit, construit et exploite le réseau autoroutier marocain depuis 1989, est reconnue comme étant l'une des meilleures entreprises en Afrique, en raison de la fluidité et de la sécurité procurées aux déplacements. Le réseau autoroutier comprend près de 1800 kilomètres d'autoroutes, et est emprunté quotidiennement par plus de 400.000 véhicules, attirant de la sorte un quart de la circulation totale du pays. Il offre une multitude de services qui accompagnent et facilitent les déplacements quotidiens de plus de 1.200.000 de voyageurs.