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Investissement : Quel dispositif pour pousser les MRE à l'acte ?
Publié dans L'opinion le 24 - 08 - 2022

Plus de 90 milliards de dirhams (MMDH) ont été transférés par les MRE en 2021, dont moins du tiers a été réservé à l'investissement. D'où la nécessité d'un dispositif incitatif spécial aux Marocains du Monde.
Ils sont estimés à quelque cinq millions d'individus et leur contribution à l'économie nationale en termes de devises dépasse les 90 milliards de dirhams (MMDH), soit plus que le tourisme, secteur pivot de l'économie nationale. Les MRE (Marocains résidant à l'étranger) constituent une richesse nationale précieuse, dont l'association au processus de développement du pays n'a que trop tardé, générant un manque à gagner économique énorme pour le Royaume.
Pour soigner la plaie, le Souverain a appelé à doter cette communauté de l'encadrement nécessaire ainsi que des moyens et des conditions pour qu'elle donne le meilleur d'elle-même, dans l'intérêt bien compris de son pays et de son développement. Ceci passe par la mise en place d'un mécanisme adapté aux besoins de cette communauté, qui se heurte encore à plusieurs écueils pour régler ses affaires administratives ou pour lancer des projets d'investissement dans la Mère-Patrie.
Si l'essentiel des transferts de fonds de cette communauté est destiné aux familles et que seulement 10% de cette enveloppe est orienté vers l'investissement, «la mise en place d'un mécanisme plus incitatif pourrait non seulement créer une dynamique positive d'investissement, mais également booster les transferts des Marocains du Monde», estime Rami Bouchaïb, Président du Club des investisseurs marocains de l'étranger (CIME), qui se félicite de l'initiative royale en faveur de ces derniers. «Afin d'inciter les MRE à venir investir dans leur pays, les pouvoirs publics sont appelés d'abord à leur fournir un climat favorable caractérisé par des procédures administratives souples et moins délicates», note-t-il, avant d'ajouter qu'il faudrait également un coup de boost Marketing sur les potentialités économiques du Maroc.
Pour le CIME, il faut aller chercher les investissements des MRE et non pas les attendre passivement, notamment à travers la mise en place de caravanes d'appels à l'investissement qui mettraient en avant les potentialités des 12 régions du pays. Ces campagnes de communication pourraient également servir à promouvoir la nouvelle Charte de l'investissement, qui prévoit une batterie de mesures spéciales aux investisseurs étrangers.
Corruption, grand malheur de l'investissement !
Outre les mesures incitatives, un effort d'assainissement au niveau de l'administration publique est de mise, selon Rami Bouchaïb. Même son de cloche du côté d'El Mehdi Ferrouhi, économiste, chercheur au sein de l'Université Ibn Tofail, qui affirme que le renforcement du cadre juridique relatif à l'investissement et à la lutte contre la corruption est nécessaire pour inciter à l'investissement. Les incidences de la corruption sur l'investissement ont même été évoquées dans le dernier rapport de Bank Al-Maghrib, qui note que celle-ci est « un fléau qui affaiblit la visibilité pour les opérateurs et les investisseurs ». D'où la nécessité d'un renouveau de la gouvernance publique aussi bien au niveau local que central. Pour ce qui est des incitations administratives, nos experts estiment que des mesures supplémentaires sont nécessaires.
La nouvelle Charte de l'investissement prévoit certes de garanties, dont « le transfert des bénéfices nets d'impôts sans limitation de montant, ni de durée », avec la possibilité de transférer du produit de cession ou de liquidation totale ou partielle de l'investissement, y compris les plus-values. Néanmoins, El Mehdi Ferrouhi estime qu'il faudrait mettre en place une cadre légal et des procédures administratives spécifiques aux MRE. Il cite à titre d'exemple le processus de création d'entreprises, la procédure d'attribution des permis de construire et aussi les facilités d'octroi des financements.
«Les procédures des règlements des différends dans les tribunaux de commerce devraient également être plus souples et rapides», ajoute notre économiste, tout en mettant l'accent sur le chantier de la digitalisation des administrations qui aurait un impact conséquent sur l'attractivité du Royaume.
Vie politique
Cela dit, l'intégration avancée des MRE dans le tissu économique national implique également leur inclusion effective dans la scène politique et dans l'élaboration des politiques publiques spécifiques à leur communauté. Ceci sous-entend l'implication de cette dernière dans le processus électoral en donnant à ses composantes le droit de vote et de candidature depuis leur pays de résidence, comme le stipule la Constitution de 2011 dans son article 17. Car, après plus de 10 ans, ce droit n'est toujours pas octroyé, ce qui suscite l'ire d'une partie des MRE.
Avant la tenue des dernières élections, l'Istiqlal a été le seul parti à proposer une modification de loi au profit de la diaspora, néanmoins, sa requête a été rejetée par les autres formations politiques. Dans Son discours, le Souverain a fixé le cap en soulignant qu'il est «grand temps de moderniser et de mettre à niveau le cadre institutionnel afférent à cette catégorie de citoyens». L'heure est donc à la réforme.
Mina ELKHODARI
L'info...Graphie
HCP

5 millions de Marocains résident à l'étranger

Le Maroc compte plus de cinq millions de Marocains résidant à l'étranger. Tel est le constat fait par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans sont rapport final des résultats de la première phase de l'enquête sur la migration internationale 2018-2019 publié en 2020. Si la migration marocaine vers l'étranger a connu une évolution remarquable au cours des dernières décennies, l'enquête a révélé que plus des quatre-cinquièmes des MRE sont présents en Europe, principalement en France, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne.
Au fil des années, ils demeurent de plus en plus dans d'autres pays, notamment méditerranéens, tels que l'Italie et l'Espagne, dans les pays d'Amérique du Nord tels que les Etats-Unis, ainsi que dans les pays du Golfe. En plus des motivations économiques, cette réalité est favorisée par le mouvement des étudiants marocains poursuivant leurs études à l'étranger dont le nombre est estimé à 100.000.

Record
Les transferts des MRE en hausse de 6,1% à fin juin 2022

La solidarité des Marocains du monde (MDM) avec leur familles dans un contexte mitigé marqué les effets de la Covid-19 et l'augmentation des prix n'a jamais été aussi forte qu'aujourd'hui. En fait, les fonds transférés des Marocains résidant à l'étranger ont atteint un record majeur. Ils s'établissent à 47 MMDH à fin juin 2022 contre 44,33 MMDH de la même période en 2021, soit une hausse de 6,1%. En valeur, cette croissance se traduit par une consolidation de 2,71 milliards de Dirhams.
Ajoutons que le mois de juin a enregistré un record quant aux recettes de la diaspora marocaine pour atteindre 8,7 MMDH contre 7,8 MMDH du même mois de l'année précédente. Les transferts des MRE parvenus de la France sont estimés à 30,21 MMDH en 2021 suivis de l'Espagne avec 13,32 MMDH, puis de l'Italie avec un montant de 10,04 MMDH. Les spécialistes expliquent cette hausse de fonds des MDM, au-delà de la solidarité familiale, par les crises politiques et économiques.
D'autres estiment que cela est expliqué par la fluidité et l'instantanéité de la digitalisation qui ont permis aux fonds de passer par le secteur formel ainsi que la baisse des coûts de transfert situé actuellement autour de 6%. Au niveau régional, le Maroc arrive en deuxième position des pays ayant capté le plus gros montant en matière de transferts, soit un total de 10,4 milliards de dollars.

3 questions à El Mehdi Ferrouhi
« Un cadre légal spécifique à l'investissement des MRE demeure nécessaire »

El Mehdi Ferrouhi, professeur d'économie et de finance à la Faculté d'Economie et de Gestion, Université Ibn Tofail de Kénitra, a répondu à nos questions sur les perspectives d'investissement des MDM.
- Ces deux dernières années, les transferts de fonds des MRE connaissent une courbe ascendante. Quelles sont vos perspectives vis-à -vis de cette dynamique ?
- Les transferts des MRE ont connu une croissance de plus de 57% entre les premiers semestres de 2020 et 2022. Ce constat est dû principalement à la croissance économique de certains pays d'accueil et la reprise économique à l'échelle mondiale. S'ajoute à cela la solidarité des MRE avec leurs familles au Maroc, surtout dans le contexte actuel. Si une telle situation persiste, nous pouvons nous attendre à une augmentation plus importante des transferts des MRE, surtout que le taux de chômage actuellement en Europe est à son niveau le plus bas ainsi que la baisse du taux de chômage aux Etats-Unis qui est également revenu à son niveau d'avant Covid-19.
- Quels sont les facteurs qui entravent la voie de l'investissement par les MRE ?
- Les efforts fournis par le Maroc en matière d'incitation à l'investissement ont permis de mettre en place un climat d'affaires favorable au profit des investisseurs. Ainsi, le Maroc dispose aujourd'hui d'importantes infrastructures (transport, accès à l'électricité et à Internet) ainsi qu'une main d'oeuvre qualifiée et concurrentielle. Cependant, la protection des investisseurs à travers le renforcement du cadre juridique relatif à l'investissement et à la lutte contre la corruption est nécessaire pour une meilleure protection des investisseurs.
- Comment peut-on inciter cette communauté à investir plutôt que de se contenter des envois de fonds ?
- En plus du bon accueil réservé chaque année aux Marocains du monde, les inciter à investir au Maroc requiert la mise en place d'un cadre légal et des procédures administratives adaptées aux spécificités de nos concitoyens qui, dans la majorité des cas, ne viennent qu'une fois par an au Maroc. Sans pour autant oublier la protection de leurs investissements, leur accompagnement ainsi que la mise en place de financement adéquat à leur besoin.
Recueillis par M. E.


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