Même si le prix du Baril de pétrole a baissé ces dernières semaines, cela ne s'est pas répercuté sur les prix à la pompe, ce qui suscite plusieurs interrogations auxquelles tente de répondre le Porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas. La hausse du dollar et la baisse de l'activité du raffinage à l'échelle mondiale sont parmi les arguments avancés. Ces derniers jours, les réseaux sociaux grouillent de commentaires qui dénoncent la hausse des prix des carburants. Les hashtags qui appellent à faire descendre les prix à 8 dirhams le litre foisonnent au moment où le baril de pétrole est en baisse. La baisse des prix d'un dirham, observée la semaine dernière, est jugée insuffisante par les consommateurs, d'autant que plusieurs distributeurs n'ont pas appliqué immédiatement les nouveaux prix. « Il faut que toutes les sociétés se conforment à la nouvelle tarification », a insisté Mustapha Baitas, qui a profité de la conférence hebdomadaire tenue, jeudi, à l'issue du Conseil de gouvernement, pour se livrer à un exercice de pédagogie et expliquer les facteurs qui font que les prix soient à leur niveau actuel. Selon ses explications, 61% du prix des carburants dépendent du marché international, tandis que 31% sont constitués des impôts et taxes. Le coût de distribution et les marges de bénéfice forment le reste (8%). Concernant le prix du baril de pétrole, le cours a connu une baisse des dernières semaines, d'où les interrogations sur le maintien des prix à la pompe relativement inchangés. Force est de rappeler que le prix du gasoil sur le marché international a baissé à 1235 dollars la tonne au lieu de 1411. Idem pour l'essence dont le prix est passé de 1400 dollars la tonne à 1322. Baitas a avancé l'argument de l'activité de raffinage qui a subi un recul à l'échelon mondial, condamnant ainsi à la hausse les prix à l'importation du diesel et du sans plomb. « Il existe une tendance mondiale vers la baisse du raffinage vu le recul des investissements qui se dirigent plus vers les énergies renouvelables », a-t-il argué, ajoutant que la guerre en Ukraine a entrainé une hausse de la demande sur les carburants à tel point que la baisse du cours du baril ne se ne fait pas autant sentir qu'avant. L'autre argument de Baitas est que le dollar a augmenté à tel point qu'il est devenu à parité avec l'euro. Cette appréciation a fait que le coût de l'importation augmente. Compte tenu de la libéralisation des prix, le gouvernement ne peut agir que par le biais de la fiscalité pour faire baisser les prix, étant donné que tout retour à la compensation est écarté. Parmi les solutions qui se profilent, l'allégement de la pression fiscale, notamment de la TIC et la TVA qui est à 10%. Cette option n'est pas également de mise pour le gouvernement. C'est ce qu'a fait savoir le ministre délégué chargé du Budget, Faouzi Lekjaa, lors de sa dernière apparition au point de presse hebdomadaire en février. Le gouvernement ne veut toucher ni la compensation ni à l'imposition des carburants pour des raisons budgétaires. Mustapha Baitas a indiqué que cela est dû à sa volonté de ne pas entraver les chantiers sociaux. Allusion à la généralisation de la couverture sociale, les programme d'aide à l'entrepreneuriat des jeunes et la hausse du SMIG dans la Fonction publique.