Lors du Conseil des ministres, tenu mercredi au Palais Royal à Rabat, le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, a présenté devant Sa Majesté le Roi, un exposé portant sur les mesures élaborées, en application des Hautes Instructions Royales, concernant l'organisation de la communauté juive marocaine. Le dispositif soumis à Sa Majesté le Roi, élaboré au terme de larges consultations avec les représentants de la communauté juive et des personnalités y appartenant, comprend, selon le communiqué du porte-parole du Palais, le Conseil national de la communauté juive marocaine, la Commission des Juifs marocains de l'étranger et la Fondation du judaïsme marocain. Ces mesures tirent, selon la même source, leur fondement de la charge suprême qui incombe à Sa Majesté le Roi en Sa qualité d'Amir Al-Mouminine et garant du libre exercice des cultes pour l'ensemble des Marocains, toutes confessions religieuses confondues, et viennent consacrer l'affluent hébraïque en tant que composante de la culture marocaine riche de ses multiples affluents.
S'agissant du Conseil national de la communauté juive marocaine, il veille à la gestion des affaires de la communauté et la sauvegarde du patrimoine et du rayonnement culturel et cultuel du judaïsme et de ses valeurs marocaines authentiques. Des comités régionaux, issus du Conseil, seront chargés de gérer les questions et les affaires quotidiennes des membres de la communauté.
Pour sa part, la Commission des Juifs marocains de l'étranger, œuvre à consolider les liens des juifs marocains établis à l'étranger avec leur pays d'origine, à renforcer leur rayonnement cultuel et culturel et à défendre les intérêts suprêmes du Royaume.
Pour ce qui est de la Fondation du judaïsme marocain, elle a pour missions de promouvoir et veiller au patrimoine immatériel judéo-marocain, de sauvegarder ses traditions et de préserver ses spécificités.
Ces initiatives viennent renforcer l'identité marocaine qui est à la fois plurielle et unique dans sa diversité et où la communauté juive est ancrée anthropologiquement. En effet, la présence judaïque au Maroc est attestée dès le 2ème siècle avant J.-C. et y reste présente jusqu'au 7ème siècle après J.-C., renforcée par l'arrivée de migrants juifs d'Espagne ayant fui les persécutions wisigothes. Actuellement, la communauté compte environ 3000 citoyens. Jusqu'à la moitié du 20éme siècle, elle s'est trouvée forte de plusieurs centaines de milliers d'individus.