À l'instar du secteur de l'Education, celui de la Santé fait l'objet de plusieurs réformes depuis plus d'une décennie, et pourtant demeure marqué par moult insuffisances structurelles, aussi bien en termes d'accès aux soins, de financement de la santé, d'encadrement médical et d'infrastructure qu'en termes de partenariats public-privé, qui sont un vrai moteur de développement sous d'autres cieux. Une tache noire dans le «CV» du Royaume, dont toutes les composantes sont désormais conscientes - surtout après le très ravageur épisode Covid-19 - que pour assurer le bon fonctionnement à long terme du système de santé et son impact positif sur les citoyens, une refonte de la gouvernance sanitaire est nécessaire. Une réforme dont l'efficacité reposera principalement sur la qualité de la planification spatiale du système de soins qui doit se baser sur un diagnostic pointilleux. C'est dire qu'il faut une cartographie qui trace non seulement les infrastructures sanitaires et les ressources humaines dont dispose le pays, mais également les besoins réels des populations des différentes régions et les moyens matériels requis pour répondre à ces besoins. C'est ainsi qu'on pourrait optimiser le parcours de soins et résorber les écarts entre territoires. Cette territorialisation de la Santé pourrait bien être menée par les fameux « groupements de Santé dans les régions », annoncés par le chef de l'Exécutif, et qui seront articulés autour des CHU et des centres de proximité de sorte à recueillir les griefs des citoyens. Mais, là encore, la désignation des professionnels qui chapeauteront ceux-ci reste déterminante pour la réussite de ce chantier. Une telle approche permettrait également d'orienter les investisseurs et donnerait même un coup de fouet aux investissements dans le secteur de la Santé, qui, pour l'instant, restent prédominés par les fonds publics, chose qui empêche la Santé publique de passer au niveau supérieur de performance. Une fois de plus, l'Exécutif a relevé les lacunes et a fixé le cap pour résorber les retards structurels accumulés en matière de santé publique. Maintenant, il faut faire preuve de célérité dans l'exécution de ce chantier qui pourrait transformer la vie de tous les Marocains. Saâd JAFRI