La directrice du FICAM, Ouidad Chraibi, également secrétaire générale de la fondation Aïcha, initiatrice du festival, s'exprime sur cet événement apprécié des petits et des grands. - Qu'est-ce qui caractérise la 20ème édition de la FICAM ? - Après deux années d'absence, le public a retrouvé avec plaisir le plus grand rendez-vous consacré à l'industrie de l'animation dans la région. Cette édition a été marquée par une forte présence des jeunes sociétés locales de production qui se sont lancées dans l'univers de l'animation : Studio Lorem, Studio Neverseen, ou encore Artcoustic. Elle a été marquée aussi par l'hommage spécial rendu à Philippe Peythieu et Véronique Augereau, deux maîtres incontestés du doublage qui ont prêté leurs voix, notamment à Homer et Marge Simpson. Il est à noter que cet évènement organisé par la Fondation Aïcha, en partenariat avec l'Institut français de Meknès, veut confirmer la ville de Meknès en tant que plateforme marocaine, arabe et africaine du film d'animation. En tant que fondation, nous produisons et organisons ce festival international en partenariat avec l'Institut français de Meknès, un partenariat exemplaire qui a démarré en 2003 en étant un simple sponsor du Festival. Vu la qualité du travail fait en amont, ainsi que le professionnalisme prouvé dans sa réalisation, la Fondation Aïcha et l'Institut français ont soutenu ce festival de plus en plus pour le faire rayonner et mettre plus de moyens financiers. Cette collaboration avec la fondation Aïcha est une coopération très forte qui a démarré avec quelques films projetés, souvent dans la médina, dans des espaces réduits, à l'époque, et qui arrive aujourd'hui à ouvrir de nouvelles perspectives à travers une programmation riche et variée, composée de projections, d'ateliers de formation, de master class et de rencontres conviviales. Cette année, particulièrement, le festival a célébré le film marocain, une initiative prise par les chaînes publiques marocaines, à savoir de produire des séries d'animation en faisant un appel d'offre auprès de studios marocains. Cette initiative a encouragé la mise en place du premier Forum professionnel du film d'animation qui met en valeur tout le développement de la production de ces films, et qui a permis également l'introduction d'une plateforme d'échange entre les studios, les étudiants ainsi que les chaînes de télévision. Tout ce petit brassage va permettre au film marocain d'animation d'irradier. Sans oublier tous les autres volets qu'on cherche chaque année à étoffer davantage. - Des centaines d'enfants sont au rendez-vous. Quelle est l'importance des films d'animation dans la vie des enfants ? - Le volet scolaire est très important pour nous, parce que cette éducation à l'image commence vraiment par les enfants qui viennent pour regarder des petits films qu'on leur prépare avec une programmation riche et variée qui permet d'évoquer tous les sujets. Dans ce sens, les organisateurs ont fait un vrai travail pédagogique en développant des pistes pédagogiques pour chaque film. Ce volet permet aux enfants de commencer de semer la graine de l'ouverture d'esprit et d'inculquer un esprit critique à l'enfant dès son jeune âge. Cet énorme travail a permis d'avoir plus de 25.000 festivaliers qui se sont déplacés au FICAM pour assister aux diverses projections programmées en avant-première au Maroc, quelque 5.000 écoliers qui ont profité des projections scolaires en présence d'invités prestigieux et 150 étudiants qui ont bénéficié des ateliers de formation.
Cette année, particulièrement, le festival a célébré le film marocain, une initiative prise par les chaînes publiques marocaines, à savoir de produire des séries d'animation. - Y a-t-il des initiatives visant à transformer ses enfants de simples spectateurs en de véritables acteurs de la production ? - Le FICAM est un projet d'éducation à l'image avant tout, qui permet de sensibiliser les enfants à l'importance d'aller voir un film dans une salle obscure, de les habituer à aller au cinéma aussi et puis surtout de leur permettre de voir des films qui viennent d'horizons différents avec des cultures différentes et de rencontrer des réalisateurs qui se déplacent pour partager leurs expertises et répondre aux questions pendant les projections scolaires organisées avec un accompagnement pédagogique. Sans oublier que cet évènement organisé par la Fondation Aïcha, en partenariat avec l'Institut français de Meknès, veut confirmer la ville de Meknès en tant que plateforme marocaine, arabe et africaine du film d'animation. Recueillis par Rime TAYBOUTA Clôture d'une édition spéciale
Clap de fin pour la 20ème édition du Festival International de Cinéma d'animation de Meknès (FICAM), après 6 jours riches et intenses. Le jury de la Court « Compet » a octroyé le Grand Prix du Jury doté de 3.000 Euros pour le meilleur court-métrage à Claude Cloutier (Canada), pour son court- métrage Bad Seeds (Mauvaises herbes). Le Jury a été présidé par l'autrice de bandes-dessinées libanaise Zeina Abirached, accompagnée d'Adja Soro, éditrice ivoirienne de livres jeunesses et productrice, et Tomm Moore, réalisateur irlandais. La Mention Spéciale du Jury a été décernée à Yoriko Mizushiri (Danemark) pour son court-métrage Anxious Body. Le Prix du Public est revenu à Câline de Margot Reumont. Les deux courts-métrages Au revoir Jérôme ! de Adam Sillard, Gabrielle Selnet et Chloé Farr et Le vieux lion et le petit chat de Violeta Cortes ont reçu respectivement le Prix du Meilleur film étudiant et le Prix Jeune public composé des élèves des cours de langue de l'Institut français de Meknès. The Soloists de Mehrnaz Abdollahinia a reçu le Prix du Jury Junior composé d'élèves du collège Al Mansour à Meknès. Quant au Prix du Meilleur long-métrage d'animation Long « Compet », doté de 2.000 Euros, le Jury Junior, composé de jeunes du Théâtre des Chamates, a gratifié le film La chance sourit à Madame Nikuko de Ayumu Watanabe qui s'est également vu attribuer le Prix du Public Long « Compet ». Le festival de la ville impériale du Royaume a clôturé cette édition avec un concert de Saro, Human Beat Box, en tournée dans les Instituts français du Maroc. Après le lâcher de ballons, en ouverture du festival, un lâcher de lanternes a été organisé sur la Place administrative de la ville de Meknès pour célébrer la fin de cette 20ème édition de la plus belle des manières.