Les Gardiens de la Révolution iraniens ont revendiqué dimanche les tirs de missiles sur Erbil, dans le Kurdistan irakien, affirmant avoir ciblé un "centre stratégique" israélien et menaçant l'Etat hébreu de nouvelles opérations. Les autorités du Kurdistan irakien (nord) avaient auparavant indiqué que "12 missiles balistiques" tirés "hors des frontières de l'Irak, et plus précisément de l'Est", avaient visé dimanche le consulat américain à Erbil, sans faire de victime. L'Irak a connu en début d'année une recrudescence d'attaques de roquettes ou drones armés, alors que Téhéran et plusieurs groupes alliés commémoraient le deuxième anniversaire de la mort du général iranien Qassem Soleimani et de son lieutenant irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, éliminés par Washington dans un tir de drone sur le territoire irakien. Une déclaration du gouvernement irakien fait état d'une demande de Bagdad une clarification de Téhéran par la voie diplomatique concernant l'attaque. Le Conseil ministériel irakien pour la sécurité nationale a annoncé, après une réunion pour discuter de l'attaque lancée depuis le territoire iranien, que l'Irak « attend une position des dirigeants politiques iraniens pour rejeter l'attaque ». Trois explosions et une cible inconnue Selon le correspondant de l'Agence de presse française à Erbil, trois explosions ont été entendues. L'agence de presse officielle irakienne a cité le gouverneur d'Erbil disant que "la cible est inconnue, qu'il s'agisse du consulat américain ou de l'aéroport d'Erbil", qui abrite une base qui comprend des soldats de la coalition internationale de lutte contre l'Etat islamique. Réagissant aux accusations de Téhéran, les autorités du Kurdistan ont ensuite déclaré dans un communiqué que le site visé était un "site civil", fustigeant "une justification visant uniquement à dissimuler ce crime". "Il s'agit d'allégations sans fondements", a assuré dimanche le gouverneur d'Erbil, lors d'une conférence de presse : "Il n'y a pas de sites israéliens dans cette région, il n'y a que le nouveau bâtiment du consulat américain". Cette attaque a lieu près d'une semaine après la mort en Syrie de deux hauts gradés des Gardiens de la Révolution, tués dans une attaque imputée à Israël. Aussi et depuis l'assassinat de l'ancien commandant de la "Force Qods" Qassem Soleimani et du chef adjoint de la "Mobilisation populaire" Abu Mahdi Al-Muhandis en janvier 2020, des dizaines d'attaques ont visé les intérêts américains en Irak avec des missiles et des drones. Ces attaques ne sont généralement revendiquées par aucune partie, mais Washington les attribue à des factions irakiennes pro-iraniennes qui exigent le retrait de toutes les forces américaines en Irak dans le cadre de la coalition internationale de lutte contre l'Etat islamique. L'Irak partage sa longue frontière orientale avec l'Iran, qui exerce chez son voisin un rôle incontournable sur le plan politique et économique.