Après le report du débat sur la suspension du statut d'observateur d'Israël à l'Union africaine, la presse algérienne a vite jubilé, en faisant croire que la suspension a été d'ores et déjà actée. Le porte-parole du président de la Commission de l'Union africaine n'a pas tardé à démentir les fake news, avec de nouvelles précisions. Détails. Reporté, le débat sur la suspension du statut d'observateur d'Israël à l'Union africaine continue de susciter la polémique au sein de l'instance panafricaine. Conduite par une poignée de pays, à leur tête l'Afrique du Sud et l'Algérie, la fronde contre le statut accordé à l'Etat hébreu continue. Contrairement aux fausses interprétations des médias algériens qui ont précocement fait état d'une suspension de ce statut, la porte-parole du président de la commission de l'Union africaine, Ebba Kalondo, a affirmé l'inverse, en réfutant ce qui a été relayé à ce sujet. " Faux. Aucune suspension de la décision du président de la Commission, la décision prise en toute légalité demeure", a-t-elle écrit sur son compte Twitter. Selon la même source, l'examen du statut incombe à une Comité de de cinq Chefs d'Etats africains à savoir l'Afrique du Sud, l'Algérie, Nigéria, Cameroun RDC et le Sénégal. Ces derniers devraient délibérer de la décision prise en juillet dernier par le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki, en vertu de laquelle il a octroyé à Israël le statut d'observateur pour rejoindre ainsi une soixantaine d'Etats qui en bénéficient. Le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat avait, quant à lui, défendu sa décision, tout en appelant à la sérénité dans le débat. Selon lui, l'accréditation de l'Etat hébreu est "un instrument au service de la paix" et donc de la cause palestinienne. Un argument avancé contre les contradictions des pays qui alimentent la polémique, dont l'Algérie et l'Afrique du Sud, qui veulent chasser Israël de l'UA sous prétexte de défendre la cause palestinienne. Une attitude dénoncée par le Chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, qui a fustigé les tentatives de ces pays d'imposer leur propre agenda au reste des pays africains. Dans l'interview qu'il a accordée à France 24, dimanche dernier, M.Bourita a appelé au respect des procédures et des textes fondateurs de l'UA qui attribuent au président de la Commission la compétence d'accorder le statut d'observateur. Les pressions que font Alger et Pretoria signifient, selon lui, qu'elles perçoivent l'UA comme une "chasse gardée". En attendant le verdict du Comité, cette décision reste en vigueur et Israël reste, pour le moment, un membre observateur. Le démenti du porte-parole de Moussa Faki Mahamat sonne comme un revers à la presse algérienne qui s'est aussitôt réjouie de ce qu'elle qualifie de "victoire diplomatique de la diplomatie algérienne.