La ministre du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Economie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor, a exposé l'état du secteur touristique qui a connu une baisse sans précédent de 71% des arrivées en 2021 et une perte de 90 milliards de dirhams de revenus en devises. A quoi ressemblaient les vacances avant 2020 ? Le lever du soleil au Sahara, les promenades dans les rues médiévales sinueuses d'Essaouira, les odeurs de tajines épicés et de pâtisseries flottant dans les rues de la plupart des villes, le jardin botanique de deux acres et demi à Marrakech, le temps chaud et l'hébergement bon marché, signifient un voyage au Maroc. En novembre, le Royaume a interdit les vols internationaux et les services de ferry alors que le variant Omicron se répandait dans le monde entier. Toutefois, la chute de la filière touristique a commencé bien avant. Fatim-Zahra Ammor a exposé, mardi devant les Conseillers parlementaires, l'état du secteur touristique depuis la crise sanitaire, lequel a été fortement affecté par une baisse de 71% des arrivées en 2021 par rapport à 2019, et des pertes, sur deux ans, de 20 millions de voyageurs et de 90 milliards de dirhams de revenus en devises. Afin de relancer ce secteur frappé de plein fouet à l'ère du Covid-19, la ministre a affirmé que son département a préparé, dans le cadre de la réouverture des frontières, un programme basé sur des partenariats avec des voyagistes internationaux et des compagnies aériennes. En réponse à une question centrale à la Chambre des Conseillers sur le plan d'urgence pour le soutien du tourisme, Ammor a indiqué que la tutelle, via l'Office National Marocain du Tourisme (ONMT), a développé un programme basé sur des partenariats avec des voyagistes internationaux comme Global Caravan et FTI Touristik et des compagnies aériennes à l'instar de Ryanair, EasyJet et Transavia. Dans ce contexte, 35 accords ont été conclus avec 15 partenaires pour assurer une forte affluence de touristes étrangers après l'ouverture des frontières, précise la ministre, annonçant la préparation d'une campagne de communication pour promouvoir le Maroc comme destination mondiale. Or, la situation a le goût amer du déjà-vu. Se projeter dans le futur en période de pandémie n'est pas évident, et l'incertitude est désormais notre quotidien. Depuis la fermeture des frontières nationales en raison de la reprise de la pandémie de Covid-19, des milliers de passagers ont été bloqués, et parmi ces passagers figurent une majorité de touristes. Ce qui soulève la question de la confiance brisée. La confusion engendrée par l'évolution, difficilement prévisible, de la situation épidémique a sapé la confiance nécessaire pour voyager à l'étranger. Ammor a également évoqué les initiatives visant à promouvoir le tourisme interne, qui représente environ 30% des nuitées, en plus du secteur de l'artisanat et de l'économie sociale et solidaire. Quid de la difficulté de certaines familles modestes à partir en vacances ? Les citoyens vont-ils payer les pots cassés ? La hausse des prix semble être un besoin inévitable des professionnels du secteur qui n'ont pas eu d'activité pendant plusieurs mois, et puis parce que les prix vont augmenter de façon généralisée dans le monde. Une hausse tarifaire due aux coûts sanitaires et opérationnels que le secteur doit assumer, notamment la réduction mécanique de la capacité d'accueil des établissements.