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Livreurs à domicile : Entrepreneurs émergents ou travailleurs informels ?
Publié dans L'opinion le 06 - 12 - 2021

L'augmentation du nombre de plateformes de livraison au Maroc a entraîné une véritable expansion de l'activité d'auto-entrepreneur livreur. Toutefois, si cette petite structure est assez souple et facile d'accès, elle s'accompagne de défis non négligeables.
En voiture ou à moto, ils arpentent les rues des villes marocaines toute la journée. Les coursiers/livreurs se déplacent fluidement entre les voitures pour livrer de la nourriture aux particuliers et aux entreprises en un temps record, un travail loin d'être facile à exercer.
Malheureusement, de nombreux cas de blessures ou accidents au travail ont été signalés dans l'industrie de la livraison des repas ou des courses. De nombreuses attaques contre les livreurs peuvent provenir de vols, car ils sont connus pour transporter de l'argent liquide, outre leurs équipements (casques, motos,...) qui pourraient attirer les malfaiteurs.
Un risque supplémentaire auquel les chauffeurs-livreurs sont confrontés reste les animaux de compagnie, étant méfiants des personnes qu'ils ne connaissent pas, sans oublier qu'ils peuvent être attirés par la nourriture que les livreurs transportent. Soulignés par Yassine Rami, jeune étudiant qui travaille dans la plateforme de livraison Glovo, ces risques renforcent le besoin de l'assistance et l'assurance des livreurs. Il convient de noter que la plateforme Jumia est le seul acteur de son secteur à avoir finalisé un engagement pour la protection de l'ensemble de ses livreurs opérant sur le marché national.
Statut d'auto-entrepreneur : une arme à double tranchant
Les plateformes de livraison de nourriture appellent les livreurs « auto-entrepreneurs » ou « partenaires de livraison ». Les livreurs ne sont pas considérés comme des « salariés ». Par conséquent, ces travailleurs ne bénéficient pas des droits du travail relatifs à la rémunération et aux heures de travail.
Autrement dit, les problèmes profondément ancrés qui prévalent au sein de la main-d'oeuvre informelle risquent d'être aggravés au sein des plateformes de livraison. La législation marocaine définit l'auto-entrepreneur comme « toute personne physique exerçant, à titre individuel, une activité industrielle, commerciale ou artisanale, ou prestataire de service, dont le chiffre d'affaires annuel encaissé ne dépasse pas les montants suivants : 500.000 dirhams pour les activités industrielles, commerciales et artisanales, 200.000 dirhams pour les prestations de services ».
Cela dit, le statut d'auto-entrepreneur désigne selon la loi marocaine toute personne travaillant à son compte sous des montants de revenus plafonnés. Ce statut vise à mettre en place un régime juridique souple, notamment en matière de charges fiscales, intentionnellement réduites, qui permettent à l'auto-entrepreneur de faire un maximum d'économies.
Le statut d'auto-entrepreneur est accessible à tous les types de profils : étudiant, fonctionnaire, chercheur d'emploi et même retraité », indique Ilyess Hammouda, co-fondateur de Kaalix, première plateforme de livraison 100% marocaine. « Nos auto-entrepreneurs disposent également d'une gestion de temps simplifiée au quotidien. Le statut leur permet en outre d'avoir une certitude de compatibilité avec d'autres activités en plus de la capacité de mettre fin au contrat de travail à tout moment », ajoute-t-il. Cependant, non seulement les employés de livraison de nourriture et de restauration travaillent avec leurs propres équipements, « mais ils ne sont pas pris en charge en cas d'accident de travail ».
« Nous travaillons avec nos propres ressources. Chaque livreur doit avoir sa moto, son smartphone, payer le carburant et réparer sa moto en cas d'accident, les sacs à dos et les vestes sont les seules choses que les employeurs nous donnent», explique Yassine Rami.
S'agissant de l'assurance responsabilité civile de l'employeur contre les accidents de travail qui peuvent survenir à leur personnel, « les livreurs marocains, étant donné qu'ils sont considérés auto-entrepreneurs, ne bénéficient ni de l'assurance maladie de base de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), ni de l'assurance maladie obligatoire », affirme Yassir Karym, Gestionnaire Contentieux chez Royale Marocaine d'Assurance (RMA), notant que les personnes physiques recrutées auprès des sociétés de livraison sous forme de SARL, bénéficient des mêmes avantages qu'un salarié de toute autre entreprise, notamment la déclaration des salariés et des salaires à la CNSS pour qu'ils bénéficient de l'assurance maladie obligatoire (AMO) et du régime de retraite de base de la CNSS, ainsi qu'un contrat d'assurance responsabilité civile qui couvre les livreurs contre les accidents de travail.
En dépit de ces défis, l'industrie de la livraison de nourriture reste en tête du marché en ligne et connaît une croissance énorme. Chaque jour, un grand nombre de Marocains s'ajoutent à la liste des clients qui commandent des aliments ou des courses en ligne. La plupart des entrepreneurs et des startups se sont lancés dans cette industrie ces derniers temps en raison de la demande croissante et des opportunités futures.

Kawtar CHAAT
Repères
Nouvelles opportunités professionnelles
En matière de carrière, un emploi à temps plein est considéré comme la norme dans la plupart des pays. Cependant, des sociétés de plateformes et de technologies telles que Glovo, Jumia et Kaalix ont commencé à saper ce concept établi de longue date et ont bâti leur succès sur de nouveaux modèles commerciaux qui changent la façon dont beaucoup voient le travail. Dans cette vision, le statut d'auto-entrepreneur «contribue à la création d'emplois et permet à de nombreux actifs marocains de démarrer des carrières professionnelles, de se lancer dans une activité secondaire pour compléter leurs revenus ou tenter des reconversions», affirme Ilyess Hammouda.

Statut d'auto-entrepreneur : quels avantages ?
Bénéficier du statut d'auto-entrepreneur s'accompagne d'avantages non négligeables. Il est possible d'être exonéré de TVA, ce qui permet de pratiquer des prix inférieurs à ceux des concurrents sur le même marché. Cela-dit, un petit projet s'accompagne d'un énorme avantage concurrentiel. Combiner le statut d'auto-entrepreneur avec le statut d'étudiant, de retraité, d'employé privé ou de fonctionnaire, est un excellent moyen de pratiquer une activité professionnelle secondaire, démarrer une reconversion professionnelle ou de se lancer dans l'entrepreneuriat en toute simplicité.
L'info...Graphie
Services à la demande
La startup des transports «Yassir» lève 30 millions de dollars

Yassir, une startup utilisée par plus de 3 millions d'utilisateurs, qui fournit des services à la demande tels que le covoiturage et la livraison du dernier kilomètre, a levé un tour de série A de 30 millions de dollars. L'investissement provenait d'une longue liste d'investisseurs, notamment Wndr Co, DN Capital, DX Ventures (la filiale d'investissement de Delivery Hero), Kismet Capital, Spike (Stanford Alumni) Ventures et Quiet Capital.
Endeavour Catalyst (fonds de co-investissement d'Endeavour), FJ Labs, Venture Souq, Nellore Capital, Moving Capital (AKA le Uber Alumni Investment Club) et d'autres ont également participé, indique la société dans un communiqué. La société a déclaré que la plupart des investisseurs de son tour de table de 13,25 millions de dollars, qui n'avait pas été divulgué auparavant, avaient également participé.
La startup Yassir a pour objectif d'offrir des services de paiement à ses utilisateurs, dans une région où une grande majorité de clients et de commerçants restent non bancarisés ou utilisent rarement des services de paiement. La société utilisera l'investissement pour y parvenir et consolidera la croissance sur ses marchés existants en lançant de nouveaux produits et en améliorant ceux qui existent déjà.

Transport intelligent / Careem
Plus de 5.000 opportunités d'emploi en tant qu'auto-entrepreneurs

Lancé au Maroc en 2015, Careem fait doucement son chemin. L'entreprise a permis à plus de 5.000 chauffeurs « capitaines » marocains de bénéficier d'opportunités d'emploi, avec un statut d'auto-entrepreneur. La société opère actuellement dans trois grandes villes (Casablanca, Rabat et Tanger) et a élargi sa gamme de services en lançant le service de livraison « Go Box », qui permet le transport de colis. Ce service a été très sollicité durant les restrictions sanitaires lors de la pandémie de Covid-19.
Careem a également lancé plusieurs programmes d'incitation pour ses chauffeurs avec un modèle économique basé sur le principe du transport participatif, mais aussi sur une grande flexibilité dans le choix des horaires de travail et la possibilité de revenus complémentaires, indique la société dans un communiqué.
« Nous avons étendu notre réseau de capitaines en l'ouvrant aux chauffeurs de taxis traditionnels, notamment à Tanger, ce qui a permis de contribuer à l'amélioration des revenus de ces derniers», a commenté Khaled Nusseibeh, DG des marchés émergents chez Careem, au sujet du marché marocain.
La société tient à soutenir ses chauffeurs de diverses manières. Elle a conclu de nombreux partenariats qui contribuent à augmenter leurs revenus à travers des partenariats paraphés avec des entreprises locales afin d'assurer les déplacements quotidiens de leur personnel. Careem ne cesse de démontrer son leadership dans le domaine du transport intelligent au Maroc.
La société contribue tous les jours à l'amélioration des revenus de ses chauffeurs, mais aussi des professionnels du secteur. «Son modèle de fonctionnement est une source d'inspiration pour les jeunes entrepreneurs marocains», conclut le communiqué.

3 questions à Ilyess Hammouda
« Pour concevoir la livraison de demain, il faut garantir un choix aussi large que possible à l'utilisateur tout en considérant l'impact environnemental et la qualité »

Ilyess Hammouda, co-fondateur de Kaalix, première plateforme de livraison 100% marocaine, nous livre son analyse du marché de la food tech au Maroc.
- Quel regard portez-vous sur le marché marocain de la livraison de repas à domicile ?
- Le secteur de la restauration est en pleine évolution, et dans cette dynamique, de nombreux services ont été développés pour accompagner les nouvelles habitudes de consommation des clients. C'est le cas des services de livraison à domicile. Quelques années après son apparition au royaume, ce secteur, alliant nouvelles technologies et alimentation, se développe de manière remarquable. Cette croissance se manifeste à travers l'extension sur plusieurs villes, la multiplication de restaurants partenaires, ainsi que par les investissements importants dans ces plateformes.
- L'année 2021 a débuté de façon très positive pour les travailleurs des plates-formes, quel bilan tirez-vous de ces deux dernières années marquées par la crise de Covid ?
- Le secteur de la livraison à domicile se porte bien, et ce, malgré la pandémie et les confinements. La pandémie de Covid-19 a conquis des parts de marché dans la restauration rapide et a propulsé la livraison à de nouveaux horizons. L'offre de plats à emporter s'est diversifiée pour inclure des recettes réconfortantes plus élaborées à des prix compétitifs par rapport à la restauration rapide.
Quant aux commandes livrées, elles ont grimpé en flèche en raison de l'arrêt du service (le sur place), surtout à l'heure du déjeuner. Les ventes en ligne avaient augmenté durant la pandémie et au début de l'année dernière au milieu des blocages, mais cette tendance pourrait durer plus longtemps.
- Quelles sont les perspectives du marché dans les années à venir et quelles sont vos ambitions ?
- L'expérience utilisateur est aussi déterminante que la décision d'achat. Il est donc désormais capital de proposer une expérience fluide et adaptée aux besoins de nos utilisateurs. Notre objectif est de pouvoir offrir de plus en plus de solutions et réponses pour personnaliser les services en fonction des attentes et des disponibilités des utilisateurs. Faire preuve d'éco-responsabilité de la livraison est une ultime préoccupation, de plus en plus présente aujourd'hui.
Pour concevoir la livraison de demain, il faut garantir un choix aussi large que possible à l'utilisateur tout en considérant l'impact environnemental et la qualité, deux éléments nécessaires pour rassurer les clients et éviter les dégâts évitables.

Recueillis par K. Ch


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