Invité sur 2M mercredi 10 novembre, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a annoncé qu'il « soumettra une demande de grâce à Sa Majesté le Roi Mohammed VI au profit des détenus du Hirak ». Les députés s'activent pour libérer tous les détenus du mouvement de protestation Hirak. Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, compte initier une demande de grâce royale au profit des détenus du Hirak, avait-il confié lors de son passage dans l'émission "Confidences de presse" sur 2M, mercredi 10 novembre. Actuellement, c'est une mesure qu'il examine avec les ministres et les fonctionnaires du ministère, avait-il précisé. "Je prépare une requête de grâce que je soumettrai à Sa Majesté le Roi. Le Chef de l'Etat détient les pleines attributions pour prendre une décision à ce sujet", a-t-il souligné, en rappelant que "le dossier a fait l'objet d'une décision définitive au niveau de la Cour de Cassation. La grâce est une prérogative de Sa Majesté le Roi". Le ministre s'y investit par conviction personnelle. "J'ai une volonté réelle que les détenus du Rif soient libérés. C'est une conviction. J'ai la conviction qu'il faut dépasser un certain nombre de dossiers pour créer un nouvel environnement et poursuivre sur l'approche de l'équité et de la réconciliation", a-t-il déclaré. Un appel de l'Istiqlal Il y a exactement un mois, le président du groupe de l'Istiqlal « Pour l'Unité et l'Egalitarisme » à la Chambre des Représentants, Noureddine Modiane, avait appelé le nouveau gouvernement à tourner la page et à libérer tous les détenus. Lors de cette séance plénière, qui était consacrée à la discussion du programme gouvernemental, le député istiqlalien a saisi l'occasion pour appeler à la libération des détenus du Hirak, afin d'ouvrir une nouvelle ère. Dans ce sillage, il avait réclamé « une grâce pour les détenus restants des mouvements sociaux » et a appelé le gouvernement à « faire face à la demande sociale croissante, avec beaucoup de dialogue, une communication permanente et un travail acharné, dans le cadre de l'institutionnalisation du dialogue social ». D'autres grâces royales accordées Une grande partie des détenus du Hirak a déjà été graciée par Sa Majesté. La dernière en date est celle accordée en mai dernier, à l'occasion de l'Aïd Al Fitr, à dix-sept détenus du mouvement de protestation Hirak. Cette grâce royale a été accordée à ces personnes condamnées dans le cadre des événements de la région d'Al Hoceima « en considération de leurs circonstances familiales et humaines ». Les militants du mouvement social graciés purgeaient des peines allant de quatre à vingt ans de prison. Des leaders du mouvement, dont Nasser Zefzafi, condamné à vingt ans de prison, n'étaient pas concernés par la grâce. Actuellement, selon le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), seuls huit membres du Hirak demeurent incarcérés, dont les leaders du mouvement, Nasser Zefzafi et Nabil Ahamjik, condamnés à vingt ans de prison chacun, pour « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'Etat ». Pour mémoire, la protestation dans le Rif avait été déclenchée, en octobre 2016, par la mort d'un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordures en tentant de s'opposer à la saisie de sa marchandise par les autorités.