Le discours royal du 6 novembre à l'occasion du 46ème anniversaire de la Marche Verte, prononcé dans un contexte régional tendu marqué par les provocations du voisin de l'Est, s'est démarqué par sa sérénité. Ce qui n'a pas empêché le Souverain de réitérer sa fermeté sur la question de l'intégrité territoriale : « La marocanité du Sahara ne sera jamais à l'ordre du jour d'une quelconque tractation », a signifié SM le Roi dans son discours. Ce discours a également été l'occasion de rappeler que la question du Sahara marocain s'est définitivement engagée dans une nouvelle « dynamique positive imparable » où le processus de négociation politique se joue dans le cadre de l'Initiative d'Autonomie sous souveraineté marocaine. Une posture confortée par la décision de 24 pays d'ouvrir des consulats à Laâyoune et à Dakhla et « la décision souveraine » des USA de reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Cette nouvelle réalité permet au Royaume de ne plus accepter de positions ambiguës ou de double langage de la part de ses partenaires sur la question. «A ceux qui affichent des positions floues ou ambivalentes, nous déclarons que le Maroc n'engagera avec eux aucune démarche d'ordre économique ou commercial qui exclurait le Sahara marocain», a précisé SM le Roi. Le Souverain a également fait mention pour la première fois de la sécurisation du passage frontalier d'El Guerguerat, saluant au passage l'intervention des FAR qui a permis la restauration de la libre circulation entre les « deux pays frères, le Maroc et la Mauritanie », tout en adressant aux cinq peuples du Maghreb ses « voeux les plus sincères d'unité et de stabilité, de progrès et de prospérité ». Cette allocution sage et posée contraste ainsi avec l'hostilité rageuse des dirigeants algériens et conforte la posture marocaine qui consacre le passage définitif à une nouvelle étape dans la résolution du conflit, sans pour autant verser dans la surenchère, ni exacerber les tensions. Et ce, au moment où le Royaume est résolument engagé dans un repositionnement géostratégique qui devrait lui permettre de se hisser en tant que puissance régionale et continentale incontournable. Un objectif qui fait face à des manoeuvres de « containment » ou d'endiguement qui se matérialisent soit par des menaces à peine voilées de conflit armé, soit par des mouvements de guerre économique à l'image des décisions de la CJUE. Amine ATER