La gestion des affaires durant le double mandat du Parti de la Justice et du Développement (PJD) a été calamiteuse, aux yeux de la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui. Conviée à la Chambre des représentants pour présenter le PLF 2022, la Ministre des Finances n'a pas manqué de dresser un état des lieux sur la gestion de la chose sociale et économique par le PJD, qui était aux commandes durant la dernière décennie. N'y allant pas par quatre chemins, Nadia Fettah a critiqué les gouvernements d'Abdelilah Benkirane et de Saad Eddine El Othmani, argumentant « qu'il y a dix ans, notre pays n'avançait pas à un rythme suffisant à la hauteur de son potentiel. Les politiques gouvernementales des dix dernières années ont engendré des échecs économiques et sociaux freinant la croissance». « Le taux de croissance n'a pas dépassé 2,5%, le taux de chômage est passé de 8,9% à 12%, le taux d'endettement atteint 76% contre 52,5% », a-t-elle ajouté. Evoquant l'impact économique de la pandémie, la ministre a expliqué qu'elle a simplement « permis de montrer les forces et faiblesses de notre tissu national et a mis à nu l'ampleur de l'informel et les manquements au niveau des secteurs sociaux. Il faut tirer les leçons et se mobiliser pour mettre en œuvre les réformes lancés par le Roi Mohammed VI à leurs tête la réforme de la protection sociale ». Et de poursuivre, « la crise Covid est une crise sans précédent, mais il faut avouer qu'elle n'explique pas tous les problèmes économiques et sociaux soulevés (...) elle ne doit pas être une excuse pour cacher des crises d'avant-covid ou pour justifier des dysfonctionnements accumulés 10 années durant ». PLF 2022 : Les principales réformes proposées Pour relancer l'économie nationale, la ministre a mis sur la table les données suivantes. Le PLF 2022 veillera sur la création de 250.000 emplois directs en 2022 et 2023. Le programme mobilisera une enveloppe budgétaire de 2,25 MMDH. La ministre mise également sur une nouvelle dynamique pour le programme « Intelaka » et lancement du programme « Forsa » visant à accorder 50.000 financements en 2022 pour un budget de 1,25 MMDH. Une mobilisation de l'investissement public avec une enveloppe de 245 MMDH comprenant les financement du Fonds Mohammed VI pour l'investissement est attendue. Elle promet également 9 MMDH supplémentaires pour les secteurs de la santé et de l'éducation, dont 5 MMDH pour les infrastructures. Sur le plan de la fiscalité, Nadia Fettah évoque l'intention du gouvernement de mettre en œuvre le contenu de la loi cadre sur la fiscalité « afin de mobiliser toutes les ressources fiscales pour financer les politiques publiques, assurer l'équité fiscale et réduire la pression fiscale en optant pour une adoption progressive d'un taux d'IS unifié ». Dans ce cadre elle mentionne deux mesures concrètes. D'abord, la baisse de l'IS de 28% à 27% pour les entreprises industrielles dont les bénéfices sont inférieurs à 100 MDH. Ensuite la baisse du taux de cotisation minimale de 0,5% à 0,45% pour les entreprises bénéficiaires. Pour atteindre ces objectifs, des pistes de financement seront ouvertes. Il s'agit de la mobilisation des ressources fiscales et douanières : 27 MMDH de plus, ainsi que les financements innovants : 12 MMDH. Sans oublier les recettes de privatisation : 8 MMDH, promet-elle.