La Corée du Sud est sous le choc après la circulation d'une vidéo montrant la maltraitance dont a été victime un marocain au sein d'un centre de migrants. Ligoté, les mains et pieds derrière le dos et la tête couverte d'un masque. Les images choquantes du ressortissant marocain créent le scandale en Corée du Sud. Les caméras de surveillance mises en place dans la chambre ont filmé la scène, le migrant tentait d'aller aux toilettes, en vain. « Je ne pouvais plus respirer. Je n'oublierai jamais ce qu'ils m'ont fait pour le restant de ma vie. C'est le traumatisme de ma vie », a confié le Marocain dans des déclarations à la presse. «Le temps passé dans cet état de servitude n'était que de 4 heures et 30 minutes confirmées par des images de vidéosurveillance à l'intérieur de l'abri», précise-t-il. Un groupe de défenseurs des droits des migrants et des étrangers, qui tenait une conférence de presse devant la commission nationale des droits de l'homme, a révélé l'affaire mercredi 29 septembre, soulignant que les faits remontent au mois de mars dernier quand le migrant marocain, arrivé dans le pays en octobre 2017 en tant que demandeur d'asile, a été placé dans un centre de détention pour migrants de Hwaseong dans la province de Gyeonggi. « Les centres de détention pour étrangers ne sont pas des lieux où les criminels sont emprisonnés. La méthode consistant à attacher les mains et les pieds derrière le dos est déjà pratiquée dans ces centres depuis des décennies, bien qu'elle soit interdite », fait remarquer l'avocat du ressortissant qui s'est chargé de mener l'affaire en justice. En fait, selon les médias sud-coréens, le jeune migrant, faisant l'objet d'un ordre d'expulsion et se disant souffrant de troubles mentaux a subi des traitements inhumains, et ce après avoir été placé en cellule d'isolement de 10 m2 qui paraît sur les photos. Par ailleurs, plusieurs associations de défenses des droits humains des migrants ont dénoncé la persécution et l'usage excessif de la force pratiqués contre le Marocain, appelant à identifier les responsables et à prendre des mesures pour empêcher la reproduction de tels comportements, rapporte Korea Times.