Après un premier semestre mouvementé, TAQA Morocco a réussi à maintenir son activité malgré une chute de son chiffre d'affaires et maintient son programme d'investissement dans le renouvelable. Le producteur d'électricité TAQA Morocco vient de présenter ses résultats pour le premier semestre 2021, une période marquée selon le management du groupe par « la résilience du business model de Taqa Maroc qui repose sur des cash flows prédictifs ». L'entreprise a ainsi vu son chiffre d'affaires consolidé passer d'un peu plus de 4 milliards de DH au 30 juin 2020 à 3,4 milliards de DH lors de la même période en 2021. Une contraction de 13,7% du CA qui s'explique par l'effort budgétaire consenti pour la révision majeure de l'unité 6 de la centrale de Jorf Lasfar, mais qui été atténuée par « la bonne performance opérationnelle de l'ensemble des unités, tenant compte du plan de maintenance et la diminution des frais d'énergie consécutive à l'évolution du prix d'achat du charbon sur le marché international », précise Abdelmajid Iraqui Houssaini, président du Directoire de TAQA Morocco. Le résultat net part du groupe a, quant à lui, enregistré une évolution favorable de 3,5%, passant de 428 millions de DH lors du premier semestre 2020 à 444 millions de DH lors de la même période en 2021, suite notamment à l'évolution du résultat d'exploitation, à l'augmentation du résultat financier consécutive à la baisse des charges d'intérêts sur la même période ou encore à l'amélioration du résultat non courant. Le résultat d'exploitation consolidé a pour sa part enregistré une légère contraction de 2,2% s'établissant à 1,07 milliard de DH, contre 1,1 milliard de DH lors de la même période de l'exercice précédent, alors que le taux de marge opérationnelle consolidée a évolué de 24,7% au 30 juin 2020 à 31,1% au 30 juin 2021. « Les résultats du premier semestre 2021 confirment la résilience du business model de TAQA Morocco et lui permettent de diversifier son portefeuille énergétique sur des fondamentaux solides. Une performance qui repose sur une expertise énergétique de 24 ans portée par un business plan prédictif qui soutient la performance du titre en bourse », souligne le président de TAQA Morocco. Fort de ses résultats, le groupe a annoncé la distribution d'un dividende de 35 DH par action le 16 juillet 2021, ce qui représente un dividend yield de 3,6%. L'entreprise a également réitéré via son top management de renforcer considérablement ses investissements en énergie renouvelable. « TAQA Morocco vient de participer à l'appel d'offres de Masen pour une unité de production d'énergie solaire de 100 Mégawatts ; nous préparons aussi des investissements dans l'éolien. Notre objectif pour l'exercice à venir et à long terme est d'atteindre un niveau important de renouvelable dans notre mix énergétique, une ambition qui fait partie de notre feuille de route stratégique, que nous dévoilerons lors de la présentation des résultats de l'exercice 2021 », confie le top management du groupe. En attendant, le charbon reste la principale source de production électrique utilisée par TAQA. Sur ce volet, la filiale d'Abu Dhabi National Energy Company a atteint une capacité de production de 2056 MW, équivalent à 40% de la production nationale. L'entreprise revendique par ailleurs un taux moyen de disponibilité de 92,5%, pour 19% de la capacité nationale installée. Le groupe revendique ainsi une capacité de production cumulée de 277 millions de MWh, en 24 ans d'activité, équivalente à la consommation annuelle de 15 millions de personnes. Lors de ce premier semestre, l'entreprise a vu le taux de disponibilité global de ses 6 unités de production s'établir à 89,4%, équivalent à une production nette de 7.289 GWh. Un taux de disponibilité qui s'établissait à 97,3% lors premier semestre de 2020, une baisse qui s'explique par les travaux majeurs de révision de l'unité 6 qui ont mobilisé une équipe de plus de 1000 personnes issues d'entreprises et de corps de métiers différents. Sur un tout autre registre, interrogé sur le rôle qu'aura à jouer TAQA Morocco dans la réforme à venir des services de distribution en eau et électricité, le top management du groupe a signifié son soutien à cette réforme bien que son périmètre d'action reste en dehors de la distribution. « Il est à noter qu'une part non négligeable de la production électrique a été libéralisée. Nous ne pouvons qu'accueillir favorablement ce type de réforme, vu qu'elle permettra de clarifier et fluidifier les process de production, de transport et de distribution. Quoi qu'il en soit, notre objectif reste d'accompagner le développement du tissu industriel marocain, en proposant de l'énergie à bas coût », précise Iraqui Houssaini. Reste à savoir quel sera le modèle adopté par le groupe pour assurer cette énergie à bas coût et comment sera constitué son mix énergétique, qui devrait rejoindre le cap de 52% de capacité installée en énergie renouvelable fixé par l'Exécutif.