Le top management de Taqa Morocco semble apaisé malgré l'effet de l'évolution du prix d'achat du charbon sur le marché international sur une partie de ses résultats. Si les revenus du groupe se bonifient de 8,2% à 4,5 MMDH, les indicateurs opérationnels s'affichent. Ceci étant, la situation bilancielle est équilibrée et se traduit par une capacité à générer de la trésorerie permettant de financer d'éventuels projets que ce soit au Maroc ou en Afrique subsaharienne. Le premier semestre 2019 de Taqa Morocco s'est clôturé sous de bons auspices. Les performances opérationnelles du producteur d'électricité se sont inscrites en nette progression soutenues par «son excellence industrielle», comme le souligne son top management. Le groupe a ainsi pu dégager des revenus de 4,5 MMDH à fin juin 2019, en hausse de 8,2% par rapport à la même période de l'année dernière. Une augmentation qui a été attribuée à l'amélioration significative du taux de disponibilité global des unités 1 à 6 à 96,1%, comparé à 93,4% l'exercice précédent. Une performance qui témoigne d'une maîtrise des coûts de production, ce qui a valu au premier producteur privé d'électricité au Maroc de se placer parmi les 25 meilleures centrales thermiques dans le monde. Le chiffre d'affaires a par ailleurs subi des frais d'énergie liés à l'évolution défavorable de l'indice du prix du charbon sur le marché international par rapport au prix moyen d'achat. La volatilité du prix de cette matière première a toujours eu son effet sur les résultats. «Le cycle de prix du charbon est peu prédictif…Nous n'arrivons pas à avoir une certitude par rapport à l'évolution du prix du charbon donc l'approche diffère entre les contrats spots et les contrats à long terme», explique Abdelmajid Iraqui Houssaini, président du directoire de Taqa Morocco. Cette pression a également eu son effet sur le résultat d'exploitation consolidé. Celui-ci s'est limité à 1,24 MMDH en retrait de 5,5%. Le taux de marge opérationnelle consolidée s'est établi quant à lui à 27,5% au 30 juin 2019 contre 31,5% un an auparavant. Le top management reste tout de même confiant quant à la robustesse de ces performances opérationnelles puisque le reste des agrégats s'inscrit en nette amélioration. Le résultat financier affiche une hausse de 10,3% à fin juin 2019 grâce à la baisse des charges d'intérêts sur emprunts due aux remboursements de la période. D'ailleurs, le groupe affiche une structure bilancielle beaucoup plus saine depuis son introduction en bourse en 2014. «Le total bilan du groupe dépasse les 20 MMDH avec des fonds propres équilibrés à 6 MMDH», souligne Omar Alaoui M'Hamdi, membre du Directoire de Taqa Morocco. Le niveau d'endettement s'est nettement allégé durant les cinq dernières années. À l'époque, la dette nette du groupe culminait à 12,8 MMDH avant de se réduire à 9,2 MMDH à fin 2018. Il en ressort un gearing de 50% mais également un besoin en fonds de roulement maîtrisé à 809 MDH, ce qui reflète la capacité à générer un niveau de trésorerie excédentaire en vue de soutenir la croissance future du groupe. Au final, le résultat net part du groupe s‘est rétracté de 6,5% à 507 MDH mais le groupe assure poursuivre l'exécution de ses orientations stratégiques en vue d'atteindre ses objectifs au terme de l'exercice 2019. Le top management a également souligné son ambition de développement à travers l'étude de différentes opportunités au Maroc et en Afrique subsaharienne. «Le continent dispose d'un potentiel très intéressant dans le développement des énergies notamment renouvelables ou thermiques….S'il y a une opportunité à prendre, cela sera dans le gaz», affirme Iraqui Houssaini.