La France, Le Royaume-Uni et l'Italie ont annoncé la fin de leurs opérations d'évacuation en Afghanistan respectivement le vendredi et le samedi. 3.000 personnes en sécurité grâce à Apagan La France a mis fin à l'opération d'évacuation Apagan en Afghanistan, ont annoncé vendredi soir le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et la ministre des Armées Florence Parly, dans un communiqué.
"Le désengagement rapide des forces américaines en charge de la sécurité de l'aéroport de Kaboul étant confirmé à court terme et les conditions de sécurité n'étant plus remplies sur l'aéroport, nos opérations d'évacuation ont pris fin ce vendredi 27 août", ont déclaré les deux ministres.
L'opération Apagan avait été déclenchée le 15 août dernier à la demande du président français Emmanuel Macron, après la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan.
"En moins de deux semaines, les militaires français ont mis en sécurité près de 3.000 personnes, dont plus de 2.600 Afghans qui ont été accueillis en France", a écrit Florence Parly sur Twitter.
La France a annoncé qu'elle continuerait son travail de protection des personnes menacées en Afghanistan après le 31 août.
"Nous poursuivrons nos efforts engagés auprès des responsables taliban pour garantir qu'ils ne mettront aucune entrave après le 31 août au départ de ceux qui le souhaiteront", a déclaré le chef de la diplomatie française et la ministre des Armées.
Une délégation française a rencontré jeudi à Doha des représentants des talibans pour la première fois depuis qu'ils ont pris le pouvoir en Afghanistan le 15 août. Ces discussions ont porté sur la situation à l'aéroport de Kaboul et les opérations d'évacuation, selon les deux parties.
14.500 personnes évacués par le Royaume-Uni
L'opération d'évacuation de civils réalisée par le Royaume-Uni en Afghanistan prendra fin samedi, a annoncé le chef des forces armées britanniques, le général Nick Carter, avant le retrait des militaires.
"Nous arrivons à la fin de l'évacuation, qui interviendra dans le courant de la journée, et alors il sera bien sûr nécessaire de faire sortir nos troupes dans l'avion restant", a-t-il dit sur BBC Radio 4.
Selon lui, il n'y a plus désormais que "très peu" d'appareils évacuant encore des civils d'Afghanistan via l'aéroport de Kaboul, où sont massées des milliers de personnes dans l'espoir de quitter l'Afghanistan, tombé en août aux mains des talibans.
L'opération d'évacuation s'est déroulée "aussi bien que possible au vu des circonstances", a poursuivi le général Carter, "mais nous n'avons pas pu faire sortir tout le monde et c'est déchirant".
Le ministère de la Défense a assuré vendredi que plus de 14.500 personnes avaient été évacuées depuis le 13 août, dont environ 8.000 Afghans éligibles au programme destiné au personnel afghan employé localement par le Royaume-Uni.
Il a précisé que désormais seuls les candidats au départ dont les cas avaient déjà été traités seraient exfiltrés, après la fermeture du centre de traitement à l'hôtel Baron, près de l'aéroport.
"La capacité du Royaume-Uni à traiter d'autres cas est maintenant extrêmement réduite et les chiffres supplémentaires (concernant les civils évacués) seront limités", a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de libérer de la place "pour faire sortir les diplomates restants et le personnel militaire".
Vendredi, le ministre de la Défense, Ben Wallace, avait estimé que jusqu'à 150 ressortissants britanniques et entre 800 et 1.100 Afghans éligibles ne pourraient être exfiltrés, suscitant l'indignation dans les rangs des conservateurs au pouvoir comme dans l'opposition.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré qu'il remuerait "ciel et terre" pour continuer à faire sortir des gens d'Afghanistan après la date du 31 août prévue pour le retrait des soldats américains, à l'issue de 20 ans de guerre.
L'Italie a évacué plus d'Afghans que tout autre pays de l'UE
Avec près de 5.000 personnes sorties d'Afghanistan, l'Italie a évacué plus d'Afghans que tout autre pays de l'Union européenne, s'est félicité samedi le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi di Maio. "Je veux remercier tous ceux qui ont oeuvré ces derniers jours à l'évacuation de près de 5.000 Afghans. Nous sommes le premier pays de l'Union européenne pour le nombre des ressortissants afghans évacués", a déclaré Luigi di Maio à l'aéroport de Rome Fiumicino.
Le dernier avion du pont aérien mis en place par l'Italie est arrivé samedi matin avec à son bord 58 Afghans, ce qui porte à 4.900 le nombre des citoyens afghans évacués par l'Italie en quelque semaines. Les membres du personnel diplomatique et de sécurité qui étaient encore présents à Kaboul sont également rentrés samedi matin.
Rome espère désormais pouvoir exfiltrer d'autres Afghans avec le concours de l'ONU, des ONG et des Etats de la région.
"Il y a encore tant de ressortissants afghans qui attendent d'être évacués et nous ne pouvons plus le faire avec le pont aérien, mais nous sommes prêts, avec les Nations unies, avec les pays limitrophes de l'Afghanistan, à travailler pour garantir à ces personnes, qui ont collaboré avec nous ces 20 dernières années, d'avoir la même possibilité", a souligné M. di Maio.
"Une première phase s'achève et commence maintenant la phase la plus difficile. Une deuxième phase dans laquelle notre impératif doit être de ne pas abandonner le peuple afghan, de ne pas abandonner les femmes afghanes, de ne pas abandonner les jeunes Afghanes, de ne pas abandonner tous ceux qui toutes ces années ont manifesté une grande volonté d'évolution, de changement", a-t-il ajouté.
L'Italie était avec les Etats-Unis, la Turquie, le Royaume-Uni et l'Allemagne, l'un des cinq pays les plus engagés au sein de la mission "Resolute Support" de l'Otan.
Le dernier contingent italien, constitué de quelques dizaines de militaires, a quitté fin juin Hérat, dans l'ouest de l'Afghanistan.
Selon le ministère italien de la Défense, 723 soldats italiens ont été blessés et 53 ont perdu la vie, sur un total de 50.000 militaires déployés ces vingt dernières années en Afghanistan.