Selon le ministère de la Santé, Le Maroc compte plus de 10.500 morts du Covid-19. Qui sont-ils ? Qui en meurt le plus ? Les hommes ? Les femmes ? et quels sont les facteurs prédictifs de mortalité pris en charge au service de réanimation? Autant de questions auxquelles une étude marocaine publiée récemment, a répondu. Détails. En cette période d'épidémie de Covid-19, certaines personnes ont plus de risque de développer une forme grave du virus que d'autres, du fait de leur maladie, leur âge, ou encore leur génétique. C'est dans ce sens que dix chercheurs du Centre hospitalier universitaire (CHU) Mohammed VI et de la Faculté de médecine et de pharmacie de l'Université Mohammed 1er d'Oujda ont mené une étude, en vue d'«identifier les facteurs prédictifs de mortalité chez les patients atteints de Covid-19 pris en charge au service de réanimation» et déterminer les facteurs de survenance de formes sévères et de mortalité.
Hypertension artérielle, diabète, asthme...
Cette étude étalée sur 10 mois entre mars 2020 et décembre 2020, passant au crible 600 patients admis dans le service de réanimation du CHU Mohammed VI de Oujda, confirme que les hommes, les personnes âgées, les plus démunies, celles sujettes à des diabètes , à l'hypertension artérielle non contrôlés ou encore à l'insuffisance cardiaque font partie des populations les plus à risque.
En effet, 403 des patients précités étaient des hommes, soit 67,2%. En outre, les comorbidités les plus fréquentes étaient l'hypertension artérielle (31,80 %), le diabète (31,30 %), l'insuffisance cardiaque (13,20%), l'insuffisance rénale chronique (5,80 %), l'asthme (3,70%) et la bronchopneumopathie chronique obstructive (1,20%) et le syndrome d'apnées obstructives du sommeil (0,50%).
L'étude révèle identiquement que les personnes décédées étaient majoritairement des hommes âgés de plus de 65 ans. Le taux de mortalité était aussi nettement plus élevé chez les personnes diabétiques (34,60%), obèses (43,80%) ou encore les hypertendues (34,60%).
D'après les chercheurs, l'objectif de cette étude, est d'aider éventuellement le personnel soignant à reconnaître d'avance toute personne présentant un risque élevé de létalité et donc optimiser sa prise en charge . « Toute personne atteinte de COVID-19 et présentant ces prédicteurs de létalité devrait être un candidat prioritaire pour la vaccination », ont -ils recommandé.
Toutefois, avec ce nouveau variant Delta représentant 82% des nouveaux cas à l'échelle mondiale, l'équation de ces facteurs prédictifs pourrait changer, notamment pour ces salles de réanimations qui ont vu rajeunir leur profils, dérogeant à toutes les normes de son prédécesseur. En effet, bien que cette étude révèle des facteurs prédictifs susceptibles de réduire le taux de mortalité dû au Covid-19, il n'en demeure pas moins que les chiffres avancés, à Oujda, restent non exhaustifs . Ainsi, et pour plus de pertinence, de nouvelles recherches à l'échelle nationale s'imposent.