Le HCP publie ses perspectives économiques pour l'année 2022 dans un rapport. Ces prévisions sont basées sur l'hypothèse d'une production céréalière moyenne durant la campagne agricole 2021/2022 et la reconduction, durant l'année 2022, de la politique budgétaire mise en vigueur en 2021, en matière de politiques publiques pour la relance de l'activité économique. Morceaux choisis. Le Haut-Commissariat au Plan vient de rendre public son rapport sur la situation économique en 2021 et ses perspectives pour 2022. Dans ce document inédit, le HCP élabore le budget économique exploratoire 2022 qui présente une révision de la croissance économique nationale en 2021, ainsi que les prévisions pour l'année 2022. Ce budget est de nature à permettre au nouveau gouvernement et aux décideurs de prendre conscience de l'évolution économique prévue en 2022. Dans son analyse, le HCP rappelle que l'élaboration de ce budget économique tient compte des agrégats provisoires arrêtés par la comptabilité nationale pour 2020 et des résultats des enquêtes trimestrielles et des travaux de suivi et d'analyse de la conjoncture au début 2021. Ainsi ces prévisions restent sous-tendues par un ensemble d'hypothèses relatives à l'évolution des facteurs exogènes régissant l'économie marocaine, aussi bien sur le plan national qu'international. A cela s'ajoute les « fortes incertitudes liées principalement à l'évolution de la situation épidémiologique et à l'aboutissement du processus de vaccination aux niveaux national et international », peut-on lire dans ce document. Il constituera, ainsi, un cadre de référence pour la fixation d'objectifs économiques appuyés par d'éventuelles mesures à mettre en oeuvre notamment, dans le cadre de la Loi de Finances 2022. Relance de l'activité économique Ces prévisions sont, également, sous-tendues par un ensemble d'hypothèses relatives à l'évolution des facteurs exogènes régissant l'économie marocaine, aussi bien sur le plan national qu'international. Pour le HCP, les prévisions pour l'année 2022 sont basées sur l'hypothèse d'une production céréalière moyenne durant la campagne agricole 2021/2022 et la reconduction, durant l'année 2022, de la politique budgétaire mise en vigueur en 2021, en matière de politiques publiques pour la relance de l'activité économique. Ce qui fait dire aux rapporteurs qu'en 2022, le rétablissement de l'économie nationale va se poursuivre. Tout comme il en sera de même pour la demande intérieure. Cependant, fait remarquer le HCP, l'effort doit être fait pour atténuer le déficit budgétaire et agir sur le taux élevé d'endettement. En effet, les exportations de l'économie nationale devraient poursuivre leur sentier de croissance suite au dynamisme des métiers mondiaux et de la reprise des activités exportatrices pour afficher une amélioration de 9% au lieu de 10,8% en 2021, souligne le Haut-Commissariat au Plan. De leur côté, les importations devraient s'aligner aux exportations avec une augmentation de 9,1% au lieu de 11,5% 2021. A cet effet, la contribution de la demande extérieure nette à la croissance économique nationale serait à nouveau négative en 2022 de 0,8 point du PIB. En tenant compte du redressement des transferts MRE, après leur accroissement exceptionnel en 2021, les revenus nets en provenance du reste du monde devraient atteindre 5,5% du PIB. C'est ainsi, estime le HCP que le compte courant de la balance des paiements dégagerait un déficit de 3,4% du PIB en accentuation par rapport à 2,5% du PIB enregistré en 2021. Compte tenu d'une évolution des impôts et taxes sur produits nets de subventions de 4,4%, le Produit Intérieur Brut devrait enregistrer un taux de croissance de l'ordre de 2,9% en 2022 après une reprise de 5,8% prévue en 2021. Fort rebond dans différents secteurs Se référant au contexte de l'économie mondiale, où il est attendu une reprise forte et inégale, le HCP rappelle qu'après une contraction d'ampleur historique de 3,5% en 2020, la croissance économique mondiale devrait enregistrer un rebondissement de 5,6% en 2021 et de 4,3% en 2022, soutenue par des mesures de relance de grande envergure entreprises par les différents pays. Cette reprise exceptionnelle reflète particulièrement le fort rebond de certaines grandes économies, notamment les Etats-Unis et la Chine. Cependant les perspectives de croissance dans plusieurs pays d'Asie du sud, d'Afrique subsaharienne et d'Amérique latine devraient rester faibles et incertaines. Ainsi, pour une grande partie des pays du monde, la production économique ne devrait retrouver ses niveaux d'avant la pandémie qu'en 2022 ou 2023. Et le Maroc devra tirer profit de cette embellie, certes déséquilibrée. Enfin, pour ce qui est de l'année en cours, l'activité économique nationale devrait connaître un rebond de sa croissance après une récession profonde en 2020, rapporte le HCP. Ce raffermissement serait imputable notamment aux perspectives prometteuses de la campagne agricole 2020/2021 ainsi qu'à la reprise, sous l'effet de base, des activités non agricoles profitant d'une atténuation des effets négatifs de la crise sanitaire reflétant ainsi le début de redressement de l'économie nationale.
Wolondouka SIDIBE Déficit, une tendance haussière
Dans son rapport, le HCP souligne que sous l'hypothèse du maintien de l'effort d'investissement du Trésor à près de 6,2% du PIB, les finances publiques devraient connaitre un déficit budgétaire élevé malgré sa légère atténuation, pour se situer à 6% du PIB en 2022 au lieu de 6,3% attendu en 2021. Face à cette situation déficitaire, le taux d'endettement du Trésor devrait poursuivre sa tendance haussière, passant de 76,4% du PIB en 2020, à 77,3% en 2021 puis à 79% en 2022. Tenant compte de la dette extérieure garantie, qui devrait se limiter à 14,9% du PIB en 2022, la dette publique globale serait portée à hauteur de 93,9% du PIB au lieu de 92,7% attendu en 2021. Pour ce qui est des recettes fiscales, elles devraient atteindre 18,2% du PIB en 2022 au lieu de 17,9% en 2021. Tenant compte du maintien des recettes non fiscales à 2,4% du PIB, les recettes ordinaires devraient se maintenir à près de 20,8% du PIB en 2022. Parallèlement, les dépenses ordinaires devraient s'alourdir davantage en liaison avec la consolidation des efforts déployés pour la dynamisation de l'activité économique.