Le Raja a perdu le 130ème derby, en recevant le WAC. Ce dernier a pris une sérieuse option et assuré le sacre. Il a écarté, sur son passage, son concurrent direct et alter ego de la course. Pour la première fois, deux entraîneurs tunisiens étaient sur le banc, le doyen Faouzi Benzerti sur celui du WAC, après avoir été au Raja, et Lassaâd Chabbi qui, lui, n'a jamais disputé aucun derby de toute sa (courte) carrière. Ici ou ailleurs ! Trois entraîneurs tunisiens exercent en Botola, les deux Bidaouis et Fethi Jbal au MAS, dans la capitale spirituelle du Royaume. Les trois recrues vont-elles réussir, là où ont échoué leurs collègues marocains ? Pour instaurer une tradition footballistique maghrébine. Ils sont cinq coaches tunisiens à avoir exercé au Maroc, depuis Dib recruté au TAS par feu Abderrazak Afilal, Mounir Chabil au HUSA et Ajlani qui a remporté la Coupe du Trône, avec l'OCK. Contre une seule éphémère incursion en Tunisie de M'Hamed Fakhir, débarqué tout autant que son staff, à la suite de deux mois de dur labeur, passés dans la prospection des lieux et des gens de Sousse, la merveilleuse. A l'ESS ! Le Maroc est actuellement, avec l'Egypte, le seul pays à avoir ouvert ses frontières aux entraîneurs afro-arabes, le Sénégalais Demba Mbaye au FUS et, bientôt, Florent Ibenge ancien du Vita Club congolais à la RSB. Sans aucune condition, ni sportive, ni financière, ni éthique. Ce qui, quelque part, remet en cause le principe de la solidarité et des valeurs -primaires- du football et de sa morale, chantée par l'auteur de «L'étranger», Albert Camus, gardien de but. Doit-on, par (mauvais) exemple, ignorer le licenciement d'un collègue, pour prendre sa place, à n'importe quel moment de la saison, en faisant des concessions salariales, proches du troc ? La chose aurait certainement suscité l'ire de l'Amicale des entraîneurs Marocains, si et seulement si nos entraîneurs locaux, ne s'adonnaient pas à cet exercice, qui consiste, pour se maintenir, à reléguer un confrère. Exercice devenu, depuis l'instauration du professionnalisme, du contrat et de la séparation à l'amiable, une spécialité nationalitaire du cadre marocain. Lassaâd en est-il l'heureux élu ou l'intrus à diaboliser ? Seul le résultat face à la JSK en décidera, à Cotonou!