Le Maroc risque d'être sanctionné par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT), et ce, du fait que barques artisanales marocaines utilisent des filets dérivants en plein Méditerranée. Dans une lettre adressée au président de la chambre des pêches maritimes méditerranée, Zakia Driouich, secrétaire générale du ministère de la Pêche maritime, indique que son département a été saisi par le SG de la Pêche espagnol au sujet de l'utilisation de filet dérivants en Méditerranée par cinq barques artisanales marocaines. Ces dernières ont été acheminées au port de Sebta où le service maritime de la Guardia civil espagnol a procédé à la saisie de leurs engins de pêche et leurs captures.
Dans ce sens, le responsable espagnol a émis son inquiétude quant à de telles pratiques qui vont à l'encontre des dispositions prises au sein de l'ICCAT et sollicite des mesures à l'encontre des barques qui utilisent ce genre d'engins en Méditerrané, précise-t-on de même source.
Le Royaume sera certainement interpellé au sein des instances de l'ICCAT à ce sujet, où il lui sera exigé de montrer et prouver les dispositions prises à l'encontre des barques interceptées ainsi que les mesures prises pour éradiquer cette pratique, peut-on lire sur la lettre.
De même, Zakia Driouich, note que l'utilisation de ces engins engendre le risque de mesures restrictives qui peuvent être prononcées au sein de l'ICCAT à l'encontre du Maroc, notamment pour ce qui concerne le quota de pêche et de l'export.
Il est à noter que l'utilisation de filets dérivants constitue une infraction de pratique de pêche INN en vertu des article 2, 5, 28, et 34 de la loi n° 15-12 relative à la prévention et la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Il est également à signaler que selon l'article 3 de ladite loi «sont interdites l'importation, sous quelque régime que ce soit, la commercialisation sur le territoire national ainsi que l'exportation de tout produit halieutique issu d'une pêche INN». A cet égard, la secrétaire générale du ministère de la Pêche maritime, appelle le président de la chambre de procéder à la sensibilisation des opérateurs, les avisant des risques de sanctions légales qu'impliquent ces actions, sur le pêcheur, le propriétaire de la barque, le déclarant des captures et l'exportateur.