Mesures restrictives au cours du mois sacré, couverture sociale des commerçants, problèmes d'inscription à la CPU... la Coordination nationale des organisations professionnelles les plus représentatives appelle à plus de responsabilité. La Coordination nationale des organisations professionnelles les plus représentatives (regroupant l'Union Générale de Entreprises et des Professions, l'Espace Marocain des Professionnels et le Syndicat National des Commerçants et des Professionnels) a tenu sa troisième réunion mensuelle au titre de l'année 2021 pour suivre l'état d'avancement des divers dossiers concernant le secteur du commerce intérieur et des professionnels. Tout en réitérant sa volonté de respect des décisions prises par les pouvoirs publics pour préserver la santé publique dans le Royaume, la Coordination a exprimé son rejet de certaines décisions arbitraires «touchant de nombreux secteurs professionnels qui sont en arrêt d'activité depuis une longue période et qui bénéficient de mesures d'accompagnement insuffisantes». A cet égard, les représentants des professionnels sonnent le tocsin, alertant sur les effets désastreux d'une éventuelle fermeture du secteur des cafés, restaurants et snacks au cours du prochain mois de Ramadan.
C'est ainsi que la Coordination a appelé toutes les composantes du gouvernement et le Comité de Veille Economique (CVE) à prendre leurs responsabilités et à adopter les mesures adéquates dans ce sens. Dans ce même cadre, elle se déclare être prête à se tenir aux côtés de ses affiliés dans ces secteurs touchés et à engager toutes les actions pour défendre leurs revendications et répondre à leurs attentes.
Système de la contribution professionnelle unique
Par ailleurs, les travaux de la réunion ont porté sur les derniers développements relatifs à la mise en place opérationnelle du système de la contribution professionnelle unique. Dans ce sens, la coordination souligne qu'un grand retard a été constaté au niveau des inscriptions des commerçants et professionnels depuis le démarrage de l'opération.
«Ce retard s'explique par de nombreuses contraintes liées au retard dans la communication institutionnelle concernant ce nouveau système et aux fréquents problèmes techniques et informatiques constatés au niveau de la plateforme officielle dédiée à l'inscription à la CPU sans oublier le fait que l'inscription pour la contribution complémentaire au titre de la couverture médicale n'a été possible qu'à partir de la dernière semaine de Mars 2021», précise-t-on de même source. Elle impute ainsi à la Direction Générale des Impôts l'entière responsabilité pour cet état de fait, rappelant à cet effet qu'un plan d'action détaillé a été proposé à la DGI en Janvier 2021 pour informer, expliquer le nouveau système à l'ensemble de la population cible sur l'ensemble du Royaume. Cependant, la DGI qui a préféré adopter «une approche unilatérale» en termes de communication, fustige la Coordination, soulignant que celle-ci se doit d'assumer ses responsabilités et permettre l'inscription de tous ceux qui n'ont pu le faire dans les délais impartis, sans amendes ni pénalités.
Couverture médicale : la Coordination hausse le ton
Suite à la mise en place de la couverture complémentaire au titre de la couverture médicale avec la CPU (contribution professionnelle unique), l'organisation appelle la Caisse Nationale de la Sécurité sociale (CNSS) à permettre aux nouveaux contributeurs, ayant effectivement réglé les droits, de bénéficier immédiatement des prestations prévues par cette couverture médicale. «Tout retard constaté dans ce sens pourrait porter atteinte à la crédibilité du projet et du nouveau système dans sa globalité», alerte la même source.
Par ailleurs, la coordination s'inquiète suite aux incertitudes liées à l'inscription des familles des nouveaux affiliés au niveau de la plateforme de la CNSS au vu de l'absence de communication de délais précis quant à ces inscriptions et à l'accès aux prestations. Elle appelle ainsi la Caisse à mettre en place une stratégie de communication claire pour ce projet de sorte à éviter les écueils constatés au niveau de la mise en place opérationnelle de la CPU. Elle note également l'importance d'ouvrir un dialogue direct, sérieux et responsable entre la coordination et la CNSS en vue de réussir cet important atelier communautaire.
In fine, la coordination exprime son étonnement et ses inquiétudes quant à l'absence d'outils et de mécanismes clairs mis en place par les autorités en charge de ce dossier de la CPU pour trouver une solution aux divers problèmes qui peuvent se poser avec la mise en place opérationnelle de ce nouveau système, tant pour les commerçants que pour les professionnels. Une lacune qui pourrait impacter les objectifs fixés préalablement, notamment en termes de délais pour généraliser la couverture médicale à tous les commerçants et professionnels. Une réflexion sérieuse et approfondie en la matière est donc de mise.