Fruit d'un partenariat, signé entre Valyans consulting, Ribat Al Fath et Startup Maroc, un incubateur technologique et accompagnateur de projets, baptisé « MEDINATECH », verra prochainement le jour à la médina de Rabat. C'est dans un lieu « mythique », chargé d'histoire, dédié par le passé à l'éducation des jeunes, que MEDINATECH, cet incubateur technologique verra le jour. Les trois partenaires ont désormais choisi une ancienne bâtisse de l'association Ribat Al Fath, rénovée, pour supporter les jeunes porteurs de projets. A ce propos, Abdelkrim Bennani, président fondateur de l'association Ribat Al Fath a déclaré que « le but de notre démarche est d'encourager les jeunes, spécifiquement de la médina de Rabat, à créer ou à développer des petites entreprises innovantes », ajoutant que « ce nouveau programme permettra de stimuler l'esprit de création et de gestion chez cette frange de la société et de développer ses compétences, à travers l'innovation qui s'ajoute aux activités classiques de l'association, à savoir culturelles, sociales, artistiques, etc. ». Pour sa part, Naoufal Chama, président et cofondateur de l'association Startup Maroc, a expliqué que « MEDINATECH connectera et créera des synergies entre les startups et les entrepreneurs tech talentueux de la médina de Rabat », soulignant que « nous visons à mettre en place les différentes activités de Startup Maroc pour que ces deux entités puissent travailler ensemble et bénéficier ainsi de l'expérience de chacune d'elles ». Saadia Slaoui Bennani, PDG de Valyans consulting, a, quant à elle, souligné que « les trois structures ont décidé de mettre sur la table leurs compétences et savoir-faire pour à la fois donner un coup de pouce à la jeunesse, croire en elle, la supporter et la laisser faire ». Outre cela, ledit local sera doté de la fibre optique et d'un SubLab qui permettra aux jeunes entreprises de prototyper leurs produits, les affiner et les améliorer. Un choix à moults raisons La PDG a, par ailleurs, ajouté que le choix du local n'est pas le fruit du « hasard ». D'abord, il s'inscrit dans le cadre de « notre volonté de recréer de la mixité sociale pour permettre aux personnes issues de milieux sociaux différents de se côtoyer. En temps normal, ce sont les jeunes de la médina qui se dirigent vers d'autres quartiers de la Capitale pour développer un projet innovant, or nous venons inverser les rôles avec MEDINATECH». Ensuite, pour « démontrer aux citadins que nous pouvons transformer nos médinas en un milieu plus attractif où se mêlent tradition et modernité ». Enfin, « nous souhaitons changer la perception de la jeunesse, qui est souvent perçue comme étant une source de problèmes, et prouver qu'elle n'a besoin que d'opportunités pour montrer son talent ». Modalités d'accompagnement Pour aider les jeunes porteurs de projets à conceptualiser leurs idées et à les concrétiser sur le terrain, MEDINATECH a pour objectif de les aider à formaliser ces projets, à réaliser des business plans et à réfléchir à des business modèles, et ce, pour les rendre, économiquement parlant, rentable. « Valyans mobilisera ses consultants afin d'accompagner ces jeunes en quête de réaliser un projet innovant en leur amenant l'expertise de la boite et son savoir-faire », a noté Mme Bennani. Par ailleurs, des formations et des séances de coaching seront également disponibles en matière de gestion d'entreprise et de mise en relation, car, selon notre interlocutrice, « il ne suffit pas d'avoir une bonne idée, mais faut tout de même savoir gérer une entreprise ». Pour être accrédité à ce programme et donc pouvoir bénéficier de l'accompagnement technique et financier, M. Chama a affirmé que « trois critères d'éligibilité sont à respecter. D'abord, que la personne travaille à temps plein sur son projet, ensuite qu'elle ait déjà un prototype et, enfin, que l'idée soit innovante ».
Siham MDIJI Trois questions à Abdelkrim Bennani « MEDINATECH se veut un programme dont la symbolique est de chercher l'innovation technologique dans un espace chargé d'histoire » Le président fondateur de l'Association Ribat Al Fath pour le Développement Durable, Abdelkrim Bennani, a bien voulu répondre à nos questions sur les raisons derrière la création de « MEDINATECH ». - Quelle sont les éléments qui ont motivé la création de ce projet ? - L'observation nous mène à tous ces jeunes, pleins de talents, qui tiennent des boutiques à la « Joutia ». Outre que vivier de potentiels technologiques de la Médina, ce lieu est très visité par les Rbatis qui y vont pour acheter ou pour réparer un équipement hightech. Nous avons donc pensé leur apporter un plus à travers MEDINATECH. En effet, le projet est en préparation depuis trois ans, mais a eu de retard dans les travaux à cause de la crise sanitaire. Or, il bénéficiera de l'effet accélérateur que le confinement a eu sur le secteur digital et plus généralement sur les activités économiques. - En termes d'investissement, combien cela vous a-t-il coûté ? - Le coût de cette opération est évalué à 800.000,00 DH que l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) a couvert en totalité. Mais en réalité, si nous intégrons toutes les contributions bénévoles, le montant sera largement supérieur. Cette somme concerne, bien sûr, les travaux de construction et de réhabilitation, ainsi que les équipements et la logistique nécessaires pour travailler dans de bonnes conditions. Ainsi, le coût du programme pédagogique sera déterminé, plus tard, par le contenu de la formation. - D'autres projets du genre sont-ils prochainement envisagés ? De nombreux programmes seront lancés dans la continuité des activités actuelles de Startup Maroc et avec l'accompagnement de Valyans consulting. Notre équipe est à pied-d'œuvre pour une programmation méticuleuse qui sera annoncée prochainement. MEDINATECH se veut un programme dont la symbolique est de chercher l'innovation technologique dans un espace chargé d'histoire. Recueillis par S. M. Repères Koun, une marque vivier d'emploi La marque marocaine « Koun » a lancé, en janvier dernier, sa deuxième et nouvelle collection capsule 2021-2023. Il s'agit, en effet, d'une marque écolo, qui a été lancée par Ressourc'In, première Entreprise sociale d'insertion (ESI) au Maroc, et projet de l'Association marocaine Al Ikram-Fondation Valyans, dont la présidente est Saâdia Slaoui Bennani. En plus de sa vocation économique, Koun en a une sociale qui réside dans l'insertion professionnelle des jeunes. D'ailleurs, tous ses articles ont été réalisés par des jeunes en situation précaire auxquels la marque a apporté formations et compétences nécessaires pour les insérer dans le monde du travail. Un programme pour booster l'entrepreneuriat Le programme StartUp Maroc Booster est un programme financé par l'Union Européenne et labellisé par la Caisse Centrale de Garantie en partenariat avec The Next Society, DiafrikInvest, Les Gazelles et Anima Investment Network. Le programme d'accélération a pour objectif d'identifier et d'accélérer les startups marocaines les plus prometteuses et leur permettre l'accès au marché, l'accès au capital et de franchir les frontières et faire le saut vers les marchés mondiaux. Il s'inscrit dans le cadre de la volonté de l'association d'activer la création d'emploi et stimuler le développement économique du Royaume à travers l'entrepreneuriat et l'innovation.