En 2020, la crise sanitaire liée au Covid19 a allégé le déficit commercial de 23,1% à 158,6 milliards de DH, mais a frappé de plein fouet les exportations des secteurs de l'automobile, de textile et Cuir et de l'aéronautique. Cet allègement du solde commercial s'explique par les baisses respectives des importations et des exportations de marchandises de 14,1% à 421, 868 milliards de DH et de 7,5% à 263,1 milliards de DH, précise l'Office dans son récent bulletin sur les indicateurs des échanges extérieurs, notant que le taux de couverture s'établit à 62,4%, enregistrant une amélioration de 4,5 points. Ces baisses des achats et des ventes à l'extérieur sont dues au ralentissement de l'activité économique aussi bien au niveau national qu'au niveau international sous l'effet de l'actuelle crise de pandémie qui a porté atteinte toutes les économies du monde. La baisse des importations de biens s'explique par le recul des importations de la quasi-totalité des groupes de produits en l'occurrence, des produits énergétiques (-26.510MDH), des produits finis de consommation (-17.972MDH), des biens d'équipement (-17.215MDH), des demi produits (-11.428MDH) et des produits bruts (-3.137MDH).
Baisse de facture énergétique à 49,8 milliards de DH
Pour les importations d'énergie, y compris le pétrole et le gaz, celles-ci ont reculé de 34,7% à 49,8 milliards de DH, en raison principalement de la baisse des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils (-15.500MDH). Cette évolution s'explique par la baisse des prix de 33,5% (3.742 DH/T en 2020 contre 5.626 DH/T un an auparavant), conjuguée à la baisse des quantités importées (-9,8%) : 6.220mT en 2020 contre 6.892mT en 2019, précise l'Office des changes. En raison de la sécheresse qui a réduit la récolte céréalière d'environ 39%, les importations de blé tendre et d'orge se sont, par contre, augmentées respectivement à 13,5 milliards et 2,3 milliards de dirhams.
Perte de vitesse à l'export des secteurs de l'automobile, de textile et de l'aéronautique
Par ailleurs, le recul des exportation est dû, entre autres, à la diminution des ventes des secteurs de l'automobile (-9,3%), de textile et Cuir (-19,2%) et de l'aéronautique (-28,9%). Pour le secteur automobile, fer de lance de la stratégie d'exportation marocaine et pesant pour près de 27% dans les exportations totales du Maroc, la baisse des exportations est due principalement au recul des ventes du segment du câblage (–19% ou -6.066MDH), du segment de la construction (-12,8% ou -4.329MDH) et celui de l'intérieur véhicules et sièges (-7,8% ou -610MDH). La part de ce secteur dans le total des exportations s'élève, ainsi, à 27,6% contre 28,2% un an auparavant. Concernant les exportations du secteur textile et cuir au titre de l'année 2020, elles ont été affectées notamment par le recul des ventes des vêtements confectionnés (-5.295MDH) et celles des articles de bonneterie (-1.677MDH).
Malgré Covid, les phosphates et dérivés ont dopé les exportations
En revanche, les exportations du secteur phosphates et dérivés enregistrent une hausse de 3,7% au terme de l'année 2020. Cette évolution provient essentiellement de l'accroissement des ventes des engrais naturels et chimiques (+3.991MDH) atténué, toutefois, par la baisse des ventes de l'acide phosphorique (-2.205MDH). La part de ce secteur dans le total des exportations gagne 2,1 points passant de 17,2% en 2019 à 19,3% en 2020. De leur côté, les recettes du tourisme, principale source de recettes des exportations, ont chuté de 53,8% à 36,3 milliards de dirhams, tandis que les envois de fonds des Marocains Résidant à l'Etranger (MRE) se sont accrus de 5% à 67.997MDH en 2020 et les IDE (Investissements Directs Etrangers) ont légèrement augmenté de 1% à 15,540 milliards de DH. Il convient de rappeler que le gouvernement a annoncé, récemment, un plan visant à réduire les importations de 34 milliards de dirhams d'ici 2023 en encourageant l'industrie locale.