Suite aux inondations qu'a connues Casablanca et qui ont dévoilé les multiples lacunes d'infrastructures, le Conseil de la métropole, sous le feu des critiques, s'est réuni en urgence afin de demander des explications à « Lydec », dont le contrat de gestion déléguée sera révisé. Les égouts de la métropole se sont montrés trop exigus pour supporter le déluge des récentes intempéries qui ont trahi la faiblesse des installations et des équipements d'assainissement et d'évacuation des eaux usées qui se sont déversées dans les maisons, les rues et les avenues de la métropole, rendant la vie des Casablancais insupportable. Le manque d'anticipation des responsables locaux et ceux de Lydec a été pointé du doigt. Reste maintenant à déterminer les responsabilités. Au milieu de la tumulte des critiques, le Conseil de la ville de Casablanca a tenu, mardi 12 janvier, une réunion afin d'examiner la situation. Il n'a finalement trouvé d'alternative que celle de s'en prendre à Lydec, opérateur qui gère la distribution d'eau potable et d'électricité, en lui demandant de rendre des comptes. Dans ce contexte, le directeur général de Lydec, Jean Pascal Darriet, avait indiqué lors d'un point de presse, tenu mardi dernier, que les débordements constatés sont essentiellement dus à la saturation des réseaux sur des points sensibles ne permettant pas d'absorber des pluies de forte intensité, et des zones non encore équipées en réseaux d'assainissement pluvial. Pour ce qui est de l'indemnisation des éventuels dégâts, elle n'est pas systématique, et obéit, selon lui, aux dispositions réglementaires nationales et à celles du Contrat de Gestion Déléguée. Lydec dans le viseur des élus « Il est de la responsabilité des élus de la ville d'évaluer les ressources mobilisées et les mesures prises par la société gestionnaire pour faire face aux retombées d'une forte pluviométrie, éviter les inondations et évaluer si les interventions effectuées étaient à la hauteur de la dangerosité de la situation », a indiqué un communiqué du Conseil de la ville, rappelant que la société en question est la seule responsable de la gestion des services d'assainissement dans la ville, selon l'article 10 du contrat qui lie les deux parties. Soutenant le programme de curage préventif des réseaux, mis en place par la Lydec, pour disposer de la pleine capacité des collecteurs d'assainissement et prévenir les débordements, Jean Pascal Darriet a fait savoir qu'en 2020, près de 30.000 tonnes de sédiments correspondant à divers déchets contenus dans le réseau et les ouvrages ont été extraites. Et d'ajouter que les projets d'assainissement liquide, notamment les collecteurs des eaux pluviales, sont réalisés en fonction des capacités d'investissement disponibles. En effet, la ville de Casablanca connaît une forte croissance urbanistique qui va plus vite que la capacité de ses réseaux d'assainissement, ainsi le réseau d'évacuation des eaux pluviales nécessite d'être renforcé sur certaines zones sensibles, objet de débordements. Cela dit, le Conseil de la ville de Casablanca s'est contenté pour le moment de constituer un comité de suivi et de gestion de cette crise, chargé d'évaluer la situation. Une réunion se tiendra avec les responsables de Lydec afin de leur demander des comptes sur leur gestion des répercussions des récentes pluies torrentielles qui se sont abattues sur la ville, à la lumière de leurs obligations contractuelles, précise le communiqué du Conseil. La révision du contrat sera également à l'ordre du jour, sachant qu'elle est prévue depuis 2016. 7887 interventions pour faire face aux inondations Des responsables de la Lydec ont souligné, mardi 12 janvier à Casablanca, que les interventions de terrain effectuées par l'opérateur en charge notamment de l'assainissement, lors des fortes précipitations qui se sont abattues la semaine dernière sur la capitale économique, ont atteint le nombre record de 7887 pour faire face à une situation exceptionnelle. Ils ont également fait part, lors d'un point de presse pour faire la lumière sur les conditions météorologiques exceptionnelles à Casablanca, de la mobilisation de 800 agents, toutes catégories confondues (24h/24) pour différentes interventions. Saâd JAFRI