Comme chaque année, les Casablancais renouent avec un calvaire qui dure depuis une éternité : les inondations... Plusieurs photos et vidéos ont documenté ce triste « spectacle » qui a fait un énorme buzz sur les réseaux sociaux Le soir du 5 janvier, Casablanca a été sous les eaux en raison de fortes pluies qui se sont abattues dans les quatre coins du Royaume. Des inondations sans précédent sont survenues dans la métropole transformant les quartiers de la « Smart city » en marrais d'eau, ce qui a engendré plusieurs dégâts matériels. Ainsi, des lignes de tramways ont été suspendues, des routes bloquées et des voitures noyées. Un scénario cauchemardesque qui tire son origine des pluies de forte intensité dont la moyenne s'est établie à 33,7 mm entre 16h00 et 22h00, avec un pic de 53 mm, a indiqué la Lydec dans un communiqué. Ces inondations « ont également engendré quelques débordements sur les points bas, du fait de la saturation du réseau d'assainissement », a poursuit la même source. Dans ce sens, Mme Charafat Afilal, ex-ministre déléguée auprès du ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, n'a pas écarté la possibilité des égouts qui se bouchent dans des situations météorologiques pareilles, notant que « les réseaux d'assainissement quand ils font face à un excédent d'eau qui dépasse leur capacité d'absorption peuvent, sans aucun doute, être un facteur aggravant du risque d'inondation » Ella a ajouté qu' « il ne s'agit pas d'une fatalité du fait que même les meilleures métropoles du monde, à savoir New York, Dubai ou Londres, sont vulnérables face aux inondations lorsqu'elles reçoivent une quantité de pluie importante dans un laps de temps très court». Afin de limiter l'impact de ces pluies, Lydec a mobilisé 358 agents, dont des cadres et des opérateurs d'intervention spécialisés dans l'assainissement, outre 233 unités, notamment 17 hydro-cureuses, 19 mini-cureuses, 58 pompes, 132 fourgons et fourgonnettes, 7 véhicules 4x4... pour les différentes interventions sur le réseau d'assainissement. Deux grands projets en cours La société a tenu à rappeler que deux grands projets en cours relatifs à l'assainissement des eaux pluviales seront opérationnels fin 2021. Il s'agit de la galerie de stockage des eaux pluviales à Hay Sadri avec pour objectif de le protéger contre les inondations à travers le stockage durant les épisodes pluvieux d'un volume d'eau allant jusqu'à 14.000 m3. Le coût de l'investissement est de 182 millions de DH, financés par le délégataire casablancais, lis-t-on dans un communiqué. Et d'ajouter que Lydec, pour accompagner l'urbanisation des zones d'Errahma et de Hay Hassani et pour lutter contre les débordements au niveau de la Route Nationale n°1 (RN1) et du quartier Lissasfa, a lancé fin 2018 le projet de mise en place d'un système d'assainissement des eaux usées et pluviales de ces zones. Ce projet, financé par le Fonds de Travaux à hauteur de 313,5 millions de DH, a pour objectif « de protéger cette partie de Casablanca contre les inondations, mais aussi de collecter les eaux usées des lotissements en cours d'aménagement et ceux à venir et les acheminer jusqu'aux réseaux existants », a-t-elle expliqué. Ce projet est financé par le Fonds de Travaux. Son coût s'élève à 313,5 millions de DH répartis ainsi : 76,2 millions de DH pour les travaux d'assainissement des eaux usées et 237,3 millions de DH pour les travaux d'assainissement des eaux pluviales, précise la même source. Des mesures pour gérer l'intempérie Lydec a indiqué dans un communiqué que « dès réception du bulletin de la direction générale de la météorologie annonçant de fortes pluies sur le territoire du Grand Casablanca pour le 5 janvier, elle s'est mise en situation d'alerte, en renforçant ses équipes et en déployant ses moyens d'intervention sur le terrain ». Ces pluies ont été réparties sur toute la ville affectant plus particulièrement les zones de Lahraouiyine, Médiouna, Tit Mellil, Ahl Loghlam, Dar Bouazza, Bouskoura, Hay Sadri, Moulay Rachid, Aïn Chock et Hay Hassani, a-t-elle précisé. Pour gérer cet événement pluvieux, Lydec a par ailleurs activé le dispositif de gestion de crise au niveau du Centre de Veille et de Coordination (7/24). Siham MDIJI