La diplomatie marocaine continue à manifester une forte présence médiatique dans les médias internationaux, en vue de promouvoir la question nationale. Nasser Bourita a accordé une interview à « The Parliament Magazine ». Au moment où le «polisario» et son principal sponsor, l'Algérie, continuent dans leur flot incessant et nauséeux de désinformation, le Maroc a décidé de mener sa campagne de communication anti-intox en se basant sur les faits et des arguments documentés et convaincants. En témoigne la dernière sortie du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, sollicité par le bimensuel politique européen « The Parliament Magazine » pour une interview publiée le 07 décembre. Interrogé sur la position du Maroc sur le conflit artificiel autour du Sahara marocain et sur l'impact d'un éventuel effondrement de l'accord du cessez-le-feu, au vu des agissements récents des bandits séparatistes du « polisario », le chef de la diplomatie marocaine a souligné que « le Maroc a réaffirmé son attachement au cessez-le-feu et au processus politique, tout en se réservant le droit de réagir avec la plus grande sévérité et en légitime défense contre toute menace à sa sécurité ». Le ministre a rappelé que, depuis 2016, les milices du « polisario » ont perpétré à plusieurs reprises des actes illégaux de racket et de banditisme, en violation des accords et au mépris flagrant des appels à l'ordre du Secrétaire Général de l'ONU et des Résolutions du Conseil de Sécurité, et a fait observer l'intensification de ces agissements le mois dernier par le blocage de la circulation des biens et des personnes entre l'Europe et l'Afrique de l'Ouest, via le Maroc à El Guerguarat. « Le Maroc a fait preuve d'une extrême retenue et continue, en fait, de faire preuve de retenue, non pas par faiblesse mais plutôt parce qu'il est un acteur responsable qui favorise le traitement multilatéral et institutionnel des questions d'importance stratégique pour la région», a-t-il expliqué. L'opération libératrice, « non offensive et sans aucune intention belliqueuse », des Forces Armées Royales s'imposait dans le cadre des droits et devoirs du Royaume, dans le but de « rétablir la libre circulation », a-t-il poursuivit, et ce, après l'échec de plusieurs tentatives du Maroc avec le Secrétaire Général de l'ONU et les membres du Conseil de Sécurité, « en cherchant à mettre fin au comportement belliqueux des milices du polisario ». Le Maroc : acteur principal dans la stabilité et la sécurité régionales Sous l'égide de SM le Roi, « le Maroc n'a épargné aucun effort pour contribuer à la stabilité et au développement du Sahel », a fait remarquer Nasser Bourita. A ce propos, le ministre des Affaires étrangères a mis en exergue l'aspect multidimensionnel de l'approche du Royaume pour faire face aux multiples défis sécuritaires, humanitaires et environnementaux auxquels la région du Sahel est confrontée. « Le Maroc, qui a des liens forts et historiques avec les pays du Sahel, estime que la coopération régionale est particulièrement importante pour la gestion des frontières dans la lutte contre le terrorisme et le maintien de l'intégrité territoriale », a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie marocaine a également mis la lumière sur l'approche de la coopération en matière religieuse, et notamment la promotion de l'islam sunnite modéré, qui a été largement saluée par la communauté internationale et servira de modèle de coopération religieuse avec d'autres pays de la région. Nabil Laaroussi Une politique de voisinage à développer Concernant la politique européenne de voisinage, le ministre a souligné qu'il est nécessaire de repenser la manière dont la complémentarité et la solidarité sont abordées, expliquant que « le concept de «voisin» peut être trompeur car il crée une mentalité déformante : « Nous et eux » ». Nasser Bourita a appelé à transcender ces notions et offrir une perspective politique claire qui relève les défis mais apporte également des réponses aux ambitions de chaque partenaire. « L'approche actuelle «à la carte» est un processus que nous considérons comme restrictif à la promesse du partenariat ambitieux entre le Maroc et l'UE », a-t-il appuyé. Maroc-UE : les plans de relance post-Covid-19 Interrogé sur le rôle que peut jouer le Maroc, aux côtés de l'UE, dans les plans de relance post-pandémie, Nasser Bourita a mis l'accent sur la proximité géographique et la similarité des normes économiques entre les deux partenaires. Notant les répercussions socio-économiques de la pandémie, et les vulnérabilités des chaînes d'approvisionnement complexes qu'elle a dévoilées, le ministre a souligné la nécessité pour l'Europe de diversifier ses fournisseurs, avançant que « Le Maroc dispose à cet égard d'avantages compétitifs, en plus de sa stabilité, de sa localisation et de sa logistique ».