«Produire ce qu'on consomme, et consommer ce qu'on produit» semble être la formule miracle pour soutenir l'économie nationale en ces temps de crise. Cependant, dans une économie de plus en plus mondialisée, ce paradigme séduisant souffrirait d'un certain manque de réalisme. Il va sans dire que la production nationale en biens de consommation souffre de plusieurs freins : manque de compétitivité, prix élevés, qualité approximative. Ce sont autant d'obstacles tenaces à la réalisation d'objectifs aussi nobles : atteindre l'auto-suffisance sur certains produits, appuyer l'industrie marocaine et augmenter sa résilience face aux aléas de la conjoncture. Il en va de la souveraineté économique de notre pays qui a l'ambition affichée d'être au devant de scène sur le plan continental... voire plus. C'est également un vecteur important lorsqu'il s'agit de donner au Royaume des bases solides pour renforcer sa position d'Etat souverain et indépendant à plusieurs égards. Dans cet ordre d'idées, il est vrai que le sentiment national est fort et pérenne. En témoigne l'élan de solidarité qui s'est manifesté durant l'épisode d'El Guerguerat. Il n'en demeure pas moins vrai que ce sentiment doive se traduire par un comportement du citoyen qui dénote d'une vision plus profonde et plus consciente de cette notion de souveraineté. A la limite, défendre le label «Made in Morocco» devrait être aussi primordial que la protection du territoire. Le Maroc a tous les atouts pour réussir ce challenge vital. Il reste donc à en appeler au patriotisme des Marocains pour transformer cette vision optimiste en réalité palpable. Mustapha BOURAKKADI