A l'occasion de l'ouverture du 13ème Sommet extraordinaire de l'Union Africaine (UA) sur la ZLECAF,le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Mohcine Jazouli, a souligné, ce samedi, que le Maroc réaffirme son attachement à la mise en œuvre de cet Accord, comme pilier de l'intégration économique africaine Dans son allocution, M. Jazouli, qui a présidé la délégation marocaine, a souligné que le Maroc réitère sa disponibilité à contribuer à l'avancement des travaux menant vers l'opérationnalisation de cette zone et le début des échanges commerciaux. Il a, dans ce sens, indiqué que le Maroc a décidé de faire du développement socio-économique de l'Afrique l'une de ses priorités, indiquant qu'il concentre 2/3 de ses investissements directs à l'étranger (IDE). Jusqu'ici, le Royaume a investi plus de 3 milliards de dollars sur le continent et devient, aujourd'hui, le plus grand investisseur africain en Afrique de l'Ouest et le second plus grand investisseur africain sur l'ensemble du continent, a-t-il expliqué. M. Jazouli a, dans ce cadre, fait remarquer que le Maroc privilégie les projets d'investissement intra-africains, révélant que sur la seule région de l'Afrique de l'Ouest, le Royaume a lancé 13 projets d'envergure de nature à renforcer l'intégration régionale dans cette zone. Vers la concrétisation de la voie africaine Le responsable politique a poursuivi en mentionnant que le 1er janvier 2021 marquera une date historique pour l'Afrique : celle du lancement effectif des échanges commerciaux dans le cadre de la ZLECAF, ce qui constitue, «pour nous tous Africains, un nouveau pallier sur le chemin de l'unité et de l'intégration du continent». M. Jazouli a, de surcroît, affirmé que la ZLECAF nous offre la possibilité de transformer sur place les matières premières dont regorge l'Afrique et «d'accélérer la mise en œuvre d'une base industrielle africaine pour répondre à nos besoins».
Il a ajouté que c'est d'abord et avant tout un espace de complémentarité par la création de pôles de croissance régionaux interconnectés et un espace propice aux avantages comparatifs, ainsi qu'une utilité nouvelle aux Communautés économiques régionales (CER) et à l'intégration africaine.
De véritables opportunités commerciales Si elle est un risque à prendre pour certains, poursuit M. Jazouli, la ZLECAF est avant tout des opportunités d'emploi pour les 12 millions de personnes qui rejoignent chaque année le marché du travail. M. Jazouli a en outre souligné que la ZLECAF libérera le génie créatif africain, créera des ponts entre les régions et facilitera le commerce intrarégional et accélérera l'intégration des CER, qui ont d'ailleurs été expressément reconnues par l'Accord de la ZLECAf comme piliers indicatifs, notant que ce sont là des opportunités formidables, mais aussi des défis de taille, pour rattraper les fragilités. Il s'agit d'abord, selon lui, de la faiblesse des relations commerciales entre pays africains, estimées actuellement à 16 % seulement, du taux d'industrialisation du continent africain, qui pèse moins de 2 % dans la valeur ajoutée manufacturière mondiale et de la dépendance persistante aux matières premières qui entretient une vulnérabilité économique du fait de la volatilité des prix. Il a, à cet égard, préconisé qu'afin de répondre à ces défis, les efforts doivent se concentrer sur l'instauration de mécanismes de coordination efficaces, à travers des synergies efficaces. Des efforts à fournir M. Jazouli a indiqué que «pour nous fédérer, il faut d'abord s'autogérer, de même que les mesures prises au niveau national devront aller de l'avant pour accompagner la dynamique de la ZLECAF». D'où l'importance, d'après lui, de mener à bien les stratégies sur la PME/PMI, la facilitation du commerce et l'encouragement de la numérisation de l'économie africaine pour développer le commerce intra-africain. A ce propos, M. Jazouli a tenu à souligner le rôle des règles d'origines en tant que véritable facteur d'intégration économique africaine, mettant l'accent sur la nécessité d'instaurer des règles en mesure de développer les chaines de valeurs, sur la base des complémentarités au sein du continent, qui favorisent le recours au recrutement de la main d'œuvre africaine. Dans le même ordre d'idées, M. Jazouli a insisté que le commerce intra-africain est l'un des piliers stratégiques de développement du continent africain. «C'est l'un des principaux moteurs du développement économique qui permet la création d'emploi, la réduction de la pauvreté, et la résilience des Etats et des régions face à d'éventuelles crises économiques», a-t-il conclut.