L'Algérie persévère dans son hostilité diplomatique vis-à-vis du Maroc, cette fois-ci au parlement panafricain. Son représentant qui occupe la présidence par intérim tente d'outrepasser ses prérogatives en poussant le PAP à prendre des positions contre les intérêts marocains, sans même être élu. Ceci ne manque pas de provoquer une crise institutionnelle, Abdellatif Abdouh membre de la délégation marocaine décortique la situation. Nouvelles perturbations venant de la diplomatie algérienne. Le voisin de l'est tente un nouveau coup de force pour s'assurer la présidence du Parlement panafricain par l'intermédiaire de son représentant Jamal Bouras, sans qu'il soit élu. Ce dernier n'est là que pour assurer l'intérim de Roger Nkodo Dang, l'actuel président, alors qu'il n'est que 3ème vice-président. Le représentant algérien « est en train de violer le règlement intérieur du Parlement panafricain et veut s'autoproclamer président du PPA sans passer par les élections », a souligné M. Nkodo Dang. Le président du PAP s'est saisi de ce problème en notifiant récemment les ministres des affaires étrangères de l'Union africaine pour attirer leur attention sur les manœuvres de l'Algérien Bouras, contre les intérêts du Royaume du Maroc, faisant état d'une « dérive autoritaire » qui porte atteinte au bon fonctionnement de l'assemblée panafricaine. Les abus du représentant algérien En effet, le représentant algérien (qui est député au Parlement algérien) se prévaut d'un vide institutionnel suite à la suspension du mandat de l'actuel président, élu en 2018 par l'assemblée générale, qui doit se faire réélire au Parlement Camerounais pour pouvoir reprendre son poste. D'ailleurs, nul ne peut siéger au Parlement panafricain sans être député dans son pays. Contacté par l'Opinion, Abdellatif Abdouh, délégué du Maroc au Parlement a fait savoir que le bureau de la présidence du PPA, est en état de quasi « vacance » parce que le président et ses deux vice-présidents sont absents. Bouras est le troisième dans la hiérarchie, et il profite de cette situation pour s'accaparer toutes les prérogatives du président de manière illégale, alors qu'il n'est pas élu. M. Abdouh précise que le délégué algérien outrepasse son mandat en prenant des positions politiques contre les intérêts du Maroc au nom du Parlement panafricain, « ceci contrevient aux règlements, car son rôle se limite à l'expédition des affaires courantes », a-t-il indiqué ajoutant que « Bouras tente de faire passer ses opinions personnelles au nom du Parlement et n'hésite pas à se prévaloir de prérogatives qu'il n'a pas pour s'en prendre au Maroc ». Face à ces abus, la délégation marocaine n'est pas restée sans réaction, et a répondu aux abus du diplomate algérien ». C'est ce que nous confirme Abdellatif Abdouh qui affirme qu'en tant « que représentants du Maroc au Parlement panafricain, nous faisons face à ces agissements ». L'Algérien veut maintenir le statu quo Le représentant algérien Jamal Bouras veut maintenir le vide institutionnel pour maintenir son emprise sur le bureau de la présidence, dont les postes vacants doivent être réoccupés par des délégués élus. Le président effectif doit être reconduit dans son poste après sa réélection à l'assemblée législative de son pays. (Il s'agit d'une condition sine qua non pour siéger dans le PAP). Toutefois, Abdellatif Abdouh a précisé que le 3ème vice-président algérien « a omis » d'organiser une assemblée générale exceptionnelle pour élire deux vice-présidents et acter le retour du président actuel. M. Abdouh a indiqué que la délégation marocaine n'a pas hésité à appeler à la tenue de la cette assemblée et accélérer l'élection du bureau de la présidence. Rappelons que le Parlement panafricain est l'une des instituions de l'Union africaine, il est composé de délégués des Etats membres qui sont issus des parlements nationaux (cinq pour chaque pays).