Lors d'un webinaire organisé par le Centre Nord-Sud du Conseil de l'Europe, sous le thème «Solidarité internationale : Quels chemins pour des changements durables ?», la Présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), Latifa Akharbach, a plaidé pour une plus grande contribution des médias à la citoyenneté mondiale et solidaire. Lors de son intervention, la Présidente de la HACA a souligné que du point de vue du régulateur, «l'apport des médias classiques et nouveaux à la mobilisation internationale et au développement de l'action solidaire est précieux et spécifique», néanmoins le traitement de ces questions par les grands médias internationaux «n'est pas exempt de stéréotypes, de simplifications abusives, de superficialité ou de partialité».
En vue d'illustrer la contribution des médias classiques et nouveaux à la mobilisation des solidarités nationale et internationale, Latifa Akharbach a noté que «l'action et le suivi médiatiques facilitent la compréhension des inégalités économiques et sociales, des diversités culturelles et humaines, des interdépendances internationales, des solutions efficaces pour construire un monde solidaire». Cependant, elle a précisé que le traitement médiatique consacré aux questions humanitaires et aux multiples actions de solidarité dans le monde d'aujourd'hui appelle de nombreuses remarques.
"Les régulateurs des médias au Maroc comme ailleurs, s'intéressent à cette question car leur mission est de promouvoir dans les contenus médiatiques, les principes des Droits Humains et les valeurs démocratiques d'égalité citoyenne, d'inclusion et de vivre-ensemble ; mais aussi de lutter contre les stéréotypes de genre, le discours de haine et le racisme", Latifa Akharbach. A cet égard, elle a pointé certains manquements et distorsions de la couverture médiatique internationale des questions de solidarité et de développement tels que l'intérêt sélectif, le traitement déséquilibré, l'inégal accès aux médias et le défaut d'investigation. «L'intérêt pour les victimes des attentats terroristes dans le monde n'est pas le même», a-t-elle donné en exemple, faisant observer que «les musulmans sont de loin les premières victimes du terrorisme islamiste mais ils ne bénéficient pas du même intérêt médiatique que les victimes de ce terrorisme dans les pays occidentaux».
Elle a également regretté lors de son intervention que «pour attirer et retenir l'attention d'un public nombreux, les médias privilégient de plus en plus un traitement basé sur l'émotion et le spectaculaire au détriment de l'investigation».