Biden annonce la couleur, «davantage d'Américains risquent de mourir» du Covid-19 si l'administration Trump continue de bloquer la transition aux USA. S'exprimant de son fief de Wilmington, dans le Delaware, le dirigeant démocrate a prévenu que les Etats-Unis s'acheminaient vers un «hiver très sombre» sur le plan sanitaire. «Les choses vont empirer avant de s'améliorer», a-t-il dit, en exhortant l'administration républicaine à informer son équipe de ses plans de vaccination. Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont fait état lundi de 138.025 nouvelles contaminations par le coronavirus et 660 décès supplémentaires liés à l'épidémie au cours des dernières 24 heures. Le bilan total aux Etats-Unis, pays le plus touché au monde par la pandémie, s'élève désormais à 10.984.398 infections et 245.470 morts depuis l'apparition du virus sur le territoire. Joe Biden a rencontré lundi des PDG de grandes entreprises comme General Motors ou Microsoft et des dirigeants syndicaux en assurant que tous étaient prêts à coopérer pour relever l'économie américaine, tout en insistant sur la nécessité de vaincre au préalable l'épidémie. Il a également exhorté les élus du Congrès à adopter d'urgence un nouveau plan de soutien à l'économie frappée par la crise sanitaire. Joe Biden s'est déclaré prêt à mettre en place une «structure fiscale plus juste» et à instaurer un salaire minimum de 15 dollars de l'heure au niveau national, ajoutant que l'Etat fédéral ne signerait aucun contrat avec des entreprises qui ne fabriquent pas de produits aux Etats-Unis. Le président élu, qui aura 78 ans le 20 novembre, s'est dit encouragé par les annonces récentes sur les candidats vaccins contre le Covid-19. En cas de découverte d'un vaccin efficace, «je n'hésiterais pas à me faire vacciner», a-t-il dit. D'abord vaincre le virus «Une fois que nous aurons éteint ce virus et fourni un aide économique aux travailleurs et aux entreprises, nous pourrons commencer à rebâtir de manière bien meilleure qu'auparavant», a assuré l'ancien vice-président de Barack Obama. Mais pour l'instant, Biden et son équipe ont les mains liées par l'inertie de l'Administration des services généraux (GSA) sous l'austère Emily Murphy. Que Trump reconnaisse ou pas la victoire de Joe Biden, cela aurait été sans conséquences si Murphy signe la lettre qui déclencherait le processus de transfert des pouvoirs. Or la directrice du GSA rechigne à parapher le sauf conduit pour la maison Blanche. Non dans l'espoir de changer quoi que ce soit dans le résultat des urnes, mais juste en signe de reconnaissance pour Trump qui l'a nommée au poste à ce poste en 2017. Les bâtons dans les roues En effet, la GSA gère l'ensemble du parc immobilier fédéral, ainsi que les fournitures et la logistique nécessaires au fonctionnement de l'administration américaine. Il est donc dans ses prérogatives d'assurer la transition concrète entre les sortants et les entrants. C'est une mission de longue haleine, sur laquelle travaille une équipe des services généraux dédiée, depuis plus de deux ans. La transition, sur laquelle les équipes de Joe Biden brûlent de travailler, suppose un accès à tous les niveaux de l'administration, ministères, officines, quel que soit le niveau de confidentialité requis. Elle suppose aussi la mise en place d'un organigramme fantôme pour les équipes entrantes, avec création de lignes et d'adresses électroniques officielles. Enfin ce processus est financé par la GSA à hauteur de 6 millions de dollars, une somme elle aussi bloquée par le refus de sa directrice. Or Emily Murphy estime qu'elle ne peut pas (ou ne veut pas) signer la lettre d'»ascertainment», c'est-à-dire la certification de la victoire de Joe Biden, qui déclencherait la transition. Conséquence cela fait maintenant deux semaines deux semaines que le président élu Joe Biden a franchi la barre des 270 voix électorales pour vaincre le président Donald Trump et remporter la présidence, mais il reste presque au point mort, ses adversaires ont décidé de ne pas lui faciliter la tâche. Outre le refus de Murphy, de signer l'»ascertainment», les responsables de l'administration Trump ont également déclaré qu'ils ne donneront pas à Biden le briefing présidentiel quotidien confidentiel sur les questions de renseignement tant que la GSA ne rendra pas la vérification officielle. Sur les réseaux sociaux et le câble, Murphy est fustigée par ceux de gauche qui disent qu'elle contrecarre le transfert démocratique du pouvoir. A.B avec les médias