5.000 agences, plus de trente métiers différents, 190.000 emplois directs et indirects sont menacés de faillite, de chômage et de toutes les implications sociales, économiques et parfois juridiques, après huit mois d'arrêt d'activité. C'est la réalité d'un secteur à la fois dynamique et fragile, à plus forte raison dans le contexte actuel. Les professionnels du secteur font des propositions au gouvernement, recourent à des bureaux d'expertise internationaux pour établir des protocoles sanitaires, plaident pour l'autorisation d'organiser des événements qui ne dépassent pas les 100 personnes, multiplient les simulations prouvant l'efficacité de leurs propositions et leur faisabilité... mais en vain ! Ces initiatives aux allures de suppliques étant jusqu'ici tombées dans de sourdes oreilles. Malgré les aides accordées, les facilités et rallonges bancaires aujourd'hui épuisées, et d'autres mesures de soutien plus ou moins efficientes, le secteur ne peut survivre que dans l'activité. D'autant plus que c'est un domaine qui a su développer une expertise et une qualité d'organisation largement exportables, notamment à l'échelle continentale et régionale, comme on l'a vu à maintes reprises. L'urgence d'aider l'événementiel, en lui permettant de reprendre ses activités en conformité avec les normes de sécurité sanitaire qu'impose l'actuelle pandémie, transcende ce seul secteur dont la transversalité fait que ses malheurs rejaillissent immanquablement sur bon nombre de secteurs périphériques comme le tourisme, les arts et la culture, le transport, pour ne citer qu'eux. Ce frein au redémarrage de l'événementiel, même s'il se justifie par l'explosion pandémique que nous vivons actuellement, ne peut pas durer ad vitam aeternam. Il est d'autant plus incompréhensible que nombre d'établissements publics ne se privent pas d'organiser des rencontres présentielles dont les images sont diffusées sur nos télévisions à cadence régulière, tandis que des lieux de grande affluence comme les restaurants, les cafés et autres hammams sont autorisés à continuer leurs activités. Alors soit que la sentence est générale, soit qu'il faut la lever pour tout le monde. Mustapha BOURAKKADI