Le Brésil a exprimé sa volonté à accélérer la signature d'accords de libre-échange entre le Marché commun du Sud (Mercosur) et le Maroc, le lundi 19 octobre, à l'ouverture du Forum économique Brésil-Pays arabes. « Nous sommes dans une période de transformation des chaînes de valeurs. Certes, cette conjoncture présente pour les exportateurs marocains plusieurs défis, mais également des opportunités d'ouverture et d'expansion vers de nouveaux marchés. Dans ce sens, l'ASMEX préconise le renforcement des relations et une reprise d'activités au niveau des imports et des exports avec les pays du Mercosur, notamment le Brésil », a commenté M. Hassan Sentissi, président de l'Association Marocaine des Exportateurs, suite au Forum économique BrésilPays arabes. D'ailleurs, au cours de l'année courante, en pleine crise due à la situation sanitaire internationale, les exportations du Maroc vers le Brésil ont enregistré une augmentation inédite. De janvier à juillet 2020, le Maroc a exporté 600 millions de dollars de produits vers le Brésil, soit une hausse de 20%, dégageant un excédent commercial de 280 millions de dollars avec le pays sud-américain, qui a également intensifié ses exportations vers le Maroc à hauteur de 320 millions de dollars, en hausse de 35%. Un intérêt commun manifesté par le Maroc et le Brésil Dans son intervention lors de l'ouverture du Forum, le secrétaire spécial du Commerce extérieur et des Affaires internationales du ministère de l'Economie, Roberto Fendt, a également déclaré que « Le Brésil négocie avec le Mercosur de nouveaux accords de libre-échange avec certains pays arabes, dont le Maroc ». En effet, M. Fendt a exprimé la volonté explicite du gouvernement brésilien d'accélérer le processus de négociation pour des accords de libre-échange avec le Maroc, afin de promouvoir davantage les échanges commerciaux, notant l'intérêt capital que porte le Brésil pour le renforcement du partenariat avec les pays de la région méditerranéenne. « Le Mercosur a déjà signé un accord de libre-échange avec l'Egypte. Il négocie actuellement un accord avec le Liban et a également entamé des négociations avec la Tunisie et le Maroc », a-t-il souligné. Le secrétaire a également expliqué que le renforcement des relations doit se faire sur deux axes, à savoir l'amélioration du cadre réglementaire et juridique et la négociation de nouveaux accords « tant au niveau de la coopération et qu'en termes de facilitation des investissements ». Pour sa part, le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l'Etranger, Nasser Bourita, a souligné dans son intervention que le Maroc aspire à devenir un partenaire de référence du Brésil en Afrique et en Méditerranée. M. Bourita a insisté sur la sécurité alimentaire et la chaîne logistique comme les deux piliers essentiels pour un partenariat stratégique entre le Maroc et le Brésil, soulignant le positionnement hautement compétitif de l'OCP dans l'agrobusiness du Brésil. Le ministre a précisé en outre que le Maroc dispose de l'un des ports les plus importants au monde. La plate-forme industrielle Tanger-Med qui a été classée 2ème zone économique spéciale dans le monde « pourrait être exploitée dans le cadre d'une coopération maroco-brésilienne, en tant que plate-forme logistique et commerciale », a souligné le chef de la diplomatie marocaine. Par ailleurs, Nasser Bourita a mis en avant la politique d'ouverture prônée par le Brésil, « un choix qui converge avec le type d'interaction que nous voulons pour nos deux pays, une interaction s'articulant autour de la transparence des règles commerciales », insistant sur« l'équité en termes de conditions d'accès au marché ». Nabil LAAROUSSI