Maroc-Brésil “Au niveau bilatéral, je ne cesse de le répéter, le Brésil entretient avec le Maroc des relations très saines sur le plan diplomatique et politique, mais des efforts restent à faire sur le plan économique et commercial”, affirme l'ambassadeur du Brésil au Maroc, Carlos Alberto Simas Magalhaes. Les relations entre les deux pays sont effectivement saines, mais restent platoniques. La visite de S.M le Roi Mohammed VI au Brésil sera donc l'occasion de leur donner un sérieux coup de pouce, notamment via la signature de trois accords : le premier en matière de tourisme, un autre en matière de coopération entre les Académies diplomatiques et le troisième, le “plus important” aux yeux de l'ambassadeur brésilien à Rabat, est l'accord-cadre commercial entre le Maroc et le Mercosur (marché commun régional qui regroupe le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay) qui est encore en cours de négociations. En effet, les relations commerciales se font entre le Maroc d'un côté et de l'autre le Brésil en tant que membre du Mercosur. “Nous avons un niveau de commerce tout à fait acceptable avec le Maroc mais il existe un potentiel de croissance évident” assure Magalhaes. Les échanges commerciaux entre le Brésil et le Maroc en sont actuellement à quelque 450 millions de dollars. Un montant qui est appelé à augmenter avec la signature de l'accord-cadre commercial entre notre pays et le Mercosur. Cet accord constituerait un premier pas pour établir un système de préférence tarifaire. “Nous allons successivement au cours de l'année prochaine définir la liste des produits qui feront l'objet de préférences tarifaires entre le Mercosur et le Maroc. On pourrait ensuite enchaîner avec une autre phase de négociations pour arriver à établir une zone de libre-échange” explique le diplomate brésilien. Sur un plan strictement bilatéral, trois équipes gouvernementales marocaines se rendront au Brésil en décembre pour des échanges qui toucheront notamment aux secteurs de l'agriculture, de la gestion des eaux, de la formation professionnelle et de l'habitat. Pour ce qui est de l'investissement, “la priorité est de faire en sorte que les banques brésiliennes et marocaines se connaissent bien. Nous avons déjà établi des contacts dans ce sens”, signale l'ambassadeur brésilien. Depuis quelques mois, les deux pays examinent les modalités de dynamiser les relations entre opérateurs privés. En juillet dernier, une réunion a eu lieu entre le président de l'association marocaine des exportateurs (ASMEX) et le président de l'association Brésil-Maroc (ABRAMAR) où il a été convenu d'identifier, pour chacune des deux parties, les potentialités nationales d'importation pour ajuster l'offre exportable, d'analyser la faisabilité d'échanges de données d'informations et d'intervenir auprès des autorités de chaque pays, notamment en vue de lever les obstacles en matière de logistique tant aérienne que maritime (relance de la ligne Casa-Rio et suppression des taxes portuaires). Il s'agit notamment de développer des programmes de formation professionnelle, comme l'indique un communiqué de l'ASMEX. Il a également été convenu de développer le niveau des échanges et de l'investissement dans les secteurs de l'artisanat, du tourisme de l'agroalimentaire.