Face au silence du ministère, les enseignants contractuels montent au créneau et annoncent de nouvelles manifestations, lors des vacances scolaires. S uite à l'intervention musclée des autorités pour disperser une manifestation des enseignants contractuels il y a quelques jours, la Coordination nationale des enseignants contractuels annonce l'organisation d'une série de manifestations. Lors d'une réunion tenue, dimanche 18 octobre, la Coordination a déclaré que ces marches seront tenues à partir du 25 octobre. Les enseignants ont fustigé la non-application, par le ministère de l'Education, de son accord sur leur dossier, notamment après les promesses répétées de régler ce dossier, avant d'annoncer le nouveau concours d'emploi. Dans ce sens, le comité de la Coordination a renouvelé sa demande au ministère pour résoudre le problème des enseignants. Annonçant ainsi que des protestations seront lancées à Rabat, tout au long des vacances scolaires, et risquent d'être prolongées. De nombreuses revendications ! Les enseignants, auxquels le système contractuel a été imposé, dénoncent les conditions dans lesquelles s'est déroulée cette rentrée scolaire. «La gestion de la rentrée scolaire a été catastrophique. Jusqu'aujourd'hui, il y a des professeurs qui n'ont pas encore été affectés à leurs établissements», nous déclare Mustapha Amouze, membre de la Coordination. «Il a été annoncé dans les médias que toutes les écoles disposent d'ordinateurs et de connexions internet. Alors qu'en réalité, moins de 10% des établissements sont équipés d'une connexion. Sans parler des écoles qui se trouvent dans le milieu rural», ajoute Mustapha Amouze. La Coordination dénonce également les poursuites judiciaires dont font l'objet cinq enseignants. «Une professeure à Driouch passera bientôt en audience, après avoir partagé un communiqué de la Coordination. Sachant que manifester pacifiquement est un droit constitutionnel», s'indigne Amouze. «Une note de la loi des finances déclare que 17.000 postes ont été créés. Ceci est juridiquement faux puisque nos postes ne font pas partie de la Fonction publique. Nous sommes des contractuels avec les académies. C'est un induction en erreur de l'opinion publique», déplore Amouze. De plus, les profs titulaires de la région de Tarfaya disposent de primes, ce qui n'est pas le cas pour les contractuels. Cet état de fait est considéré comme une injustice par la Coordination. Les enseignants contractuels dénoncent également les prélèvements sur salaire qu'ont connu les enseignants de plusieurs régions. Il s'agit d'un prélèvement de 1200 dhs. Sans oublier les mutations qui touchent plusieurs familles. «Selon nos statistiques, 8000 familles sont séparées. Nous proposons des solutions au ministère, mais il n'y a pas d'actions sérieuses de sa part», conclut Amouze. Hajar LEBABI