La Commission des finances de la Chambre des représentants s'est penchée sur le dossier épineux des pensions des députés après plusieurs reports. Les députés semblent converger vers la nécessité de dissoudre définitivement le régime. Après des mois de gel du dossier de la retraite des pensions des députés vu la controverse qu'il suscite dans l'opinion publique, la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants a discuté cette question très sensible au moment où le régime actuel est en état de faillite financière. Dans le passé, deux tendances s'opposaient à ce sujet. Celle, d'un côté, qui appelle à l'abolition pure et simple des pensions parlementaires sous prétexte que le mandat parlementaire n'est pas un métier, mais un mandat patriotique volontaire basé voué au service des citoyens. De l'autre côté, la tendance qui veut trouver une solution définitive au régime actuel dans une formule autonome. Le groupe istiqlalien de l'Unité et l'Egalitarisme demeure flexible et demande de mettre un terme au statut quo soit par une liquidation totale soit par une réforme de la caisse des pensions vers un système auto-financé sans cotisation de l'Etat. Nouredine Mediane, chef des députés istiqlaliens à la Chambre des représentants a appelé à mettre un terme aux prélèvements obligatoires des cotisations, rappelant qu'il faut clarifier les raisons de la faillite du régime actuel. « Il existe d'autres solutions pour réformer le régime pour le transformer à un système autonome ». Vers un consensus pour la suppression des pensions Au bout des discussions, Il semble qu'on se dirige vers la suppression et la fin catégorique des pensions des députés, même les partis ayant présenté le texte de la réforme en 2018 ont l'air en principe d'accord sur la nécessité de dissoudre le régime en question. Ces deniers conviennent toutefois qu'il faut prendre soin des anciens députés qui se trouvent en situation de vulnérabilité financière. Cette dissolution de la caisse du régime actuel est d'autant plus irréversible que la caisse en état de faillite dont la réforme est impossible sur le plan comptable, selon le comptable de la Chambre des représentants. En fait, le versement des pensions a été suspendu dès le mois d'octobre de 2017 alors que les prélèvements sont toujours en cours. Ceci dit, plusieurs députés cotisent sans recevoir pour autant de pensions en contrepartie. Encore du temps avant de trancher Bien qu'un consensus semble se dessiner entre tous les groupes parlementaires sur la solution de liquider le système des retraites. La décision a été reportée sur recommandation du Président de la Chambre des représentants Habib el Malki pour raison de concertations avec les dirigeants de la caisse des pensions des députés pour avoir leur appréciation. Le Bureau de la présidence de la Chambre des représentants a quant à lui, fait savoir qu'il a opté pour la suppression totale du régime.
Repères Contre la démagogie Quelques députés ont critiqué la démagogie des influenceurs sur les réseaux sociaux qui s'en prennent injustement aux élus et aux responsables publics. Considérant que ces derniers sont taxés de manière inique de tous les maux alors que ces derniers sacrifient leurs vies personnelles et leur carrière professionnelle pour représenter les citoyens et défendre leurs intérêts. D'autres rappellent que les montants pharamineux de la retraite des députés ayant été avancés dans les réseaux sociaux sont calomnieuses. Quid des conseillers et des ministres Alors que les députés sont concernés par le débat sur la rente politique et l'annulation des retraites, ces derniers appellent à appliquer la même mesure aussi bien sur les conseillers et que les ministres. Le Chef du gouvernement, Saad Dine El Othmani avait annoncé en 2019 que l'Etat n'apportera aucune contribution financière au régime de retraites des députés. Toutefois, rien n'a été annoncé sur la retraite des membres du Gouvernement.