À l'international comme au Maroc, les établissements affiliés à l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) peinent à s'adapter aux répercussions du contexte pandémique dues à la COVID-19, mais font preuve de résilience. Dans un dossier sur la rentrée scolaire 2020-2021, l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) a étalé la situation des établissements qui lui sont affiliés, dans ce contexte de crise sanitaire mondiale. Le rapport souligne que les établissements affiliés à l'Agence, à travers le monde, se sont éventuellement adaptés dans le choix du système d'enseignement à entreprendre et aux conjonctures sanitaires des pays d'accueil. Ainsi, 48 % de ces établissements ont préféré adopter l'enseignement en présentiel, alors que 17 % seulement ont opté pour un système en mode mixte. Pour leur part, les établissements ayant préconisé la précaution, sont dans une proportion de 35 % à avoir choisi les cours à distance comme système d'enseignement. Au Maroc, en raison du confinement imposé dans certaines villes et du nombre de cas d'infection à la COVID-19 qui a explosé pendant les semaines précédant la rentrée scolaire, la majorité des écoles de mission française, ne pouvant pas accueillir simultanément tous les élèves sur l'ensemble du temps scolaire tout en respectant les dispositions sécuritaires imposées par les autorités, ont opté pour un système hybride alternant le présentiel et l'enseignement à distance par rotation à la journée, demi-journée ou semaine. Des inscriptions au-dessus des attentes de l'AEFE Les inquiétudes émises par l'AEFE, au début de l'été, anticipant la perte de 12.000 élèves dans les rangs de ses établissements, se sont finalement dissipées. En effet, le réseau n'en a comptabilisé que 2600 à la rentrée scolaire. Cette baisse due à la perte d'environ 5% d'élèves français a été compensée par l'augmentation du nombre d'élèves étrangers de 2%. Autre paramètre important de cette rentrée scolaire : l'AEFE a enregistré, pour la campagne d'homologation, un nombre record de dossiers présentés. Ainsi, pas moins de 5.000 élèves se sont inscrits, début septembre, aux 12 institutions venues renforcer l'arsenal des établissements reconnus par l'AEFE. A ce propos, Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d'Etat chargé des Français de l'étranger et de la francophonie, a déclaré qu'ils ont « fait preuve de résilience, ces chiffres s'expliquent par le maintien d'attractivité de l'éducation à la française et par les capacités d'adaptation des établissements et des équipes pédagogiques ». Le défi des mesures sanitaires dissemblables Une adaptation qui a présenté plusieurs difficultés, surtout sur le plan du respect des mesures sanitaires imposées qui diffèrent selon les réglementations de chaque pays. C'est d'ailleurs ce qu'a souligné Olivier Brochet, directeur de l'AEFE « Nous sommes en lien avec les ambassades parce que les décisions doivent être prises localement. Les règles sont extrêmement variables selon les pays et au sein même des pays avec bien souvent, des particularités régionales ». Il poursuit en mettant en exergue l'enjeu d'affronter une crise inscrite dans la durée et en insistant sur la nécessité du respect des dispositions sanitaires « la santé des élèves, du personnel et des familles est notre priorité ! C'est un point non négociable et un élément fondamental du bon déroulement de l'année ». Au Maroc, la situation continue d'angoisser Rappelons qu'à la veille de la rentrée scolaire au Maroc, le débat concernant le mode d'enseignement qui sera adopté s'était enflammé. Suite à la préférence manifeste des parents d'élèves à ce propos, certains établissements affiliés à l'AEFE ont été les premiers à trancher dans la décision et pendant un cours moment les cours furent assurés de manière normale, 100 % en présentiel. La majorité des écoles françaises ont, par ailleurs, préconisé le mode hybride, recommandé par la Conseillère de Coopération et d'Action Culturelle, dans une lettre adressée aux membres des communautés scolaires des établissements d'enseignement français au Maroc. Pour réussir à concrétiser ce mode, les écoles françaises au Maroc ont opté pour des mesures de sécurité, tenant compte du respect de la distanciation sociale, du port du masque et toutes autres dispositions préconisées par les autorités sanitaires. En plus du protocole sanitaire et des gestes barrières mis en place, des zones pour les entrées et sorties ont été définies pour chaque cycle. Pourtant, en un cours laps de temps, bon nombre de ces écoles commencèrent à enregistrer des cas de contamination au coronavirus dans leurs enceintes et certaines d'entre elles se virent obligées de fermer et de passer à contrecœur à l'enseignement à distance. Le dernier drame s'est produit à l'école André Malraux à Rabat, jeudi 24 septembre. L'établissement a enregistré 2 cas d'infection à la COVID-19 parmi son corps enseignant, et ce, malgré l'adoption d'un mode d'enseignement hybride en alternance hebdomadaire et les mesures sérieuses qui ont été entreprises pour assurer la sécurité des élèves et du personnel de l'école. D'une part, tous les cadres pédagogiques et administratifs ainsi que le reste du personnel de l'établissement ont effectué des tests PCR, bien avant la rentrée scolaire. D'autre part, une commission composée de représentants des parents d'élèves, d'enseignants et de cadres administratifs se réunit chaque semaine afin de vérifier le respect des normes sanitaires convenues, notamment la présence d'une caméra thermique, le respect de la distanciation sociale dans les classes et les cours de récréation et l'exigence du port du masque. Toujours à Rabat, le lycée Descartes avait été forcé de suspendre les cours en présentiel, une semaine après la rentrée, suite à la détection de nombreux cas d'infections parmi son corps professoral. Au groupe scolaire homologué Jacques Chirac, suite à la détection d'un cas positif au COVID-19, la direction avait décidé, lundi 14 septembre, de basculer vers l'enseignement à distance, en attendant les résultats des autres tests auxquels les membres du staff pédagogiques ont été soumis. Pour sa part, le collège Saint-Exupéry, également à Rabat, a aussitôt réagi en annonçant sa fermeture pendant deux jours (les 14 et 15 septembre) pour soumettre tous les enseignants aux tests PCR. Il sied de noter que désormais, il existe au Maroc un protocole qui liste les mesures à prendre en cas d'apparition de cas de Covid dans les établissements d'enseignement publics ou privés. Le ministère de l'Education nationale l'a rendu public après la multiplication des fermetures d'établissements scolaires, notamment ceux de la mission française à Rabat, en raison de la détection de cas de coronavirus.