Dans sa note sur les répercussions de la Covid-19 sur la situation économique des ménages, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a indiqué que le revenu mensuel moyen des actifs occupés a baissé de moitié durant la période du confinement. Ce revenu a connu un repli de 62% parmi les ruraux, contre 46% chez les citadins, et de 52% parmi les hommes contre 42% parmi les femmes, précise le HCP qui vient de publier une note sur les répercussions du covid-19 sur la situation économique des ménages - 2ème panel de l'impact du coronavirus sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages. Par catégorie socioprofessionnelle, la diminution du revenu mensuel moyen a atteint 74% chez les artisans et ouvriers qualifiés, les ouvriers (71%), les exploitants agricoles (65%), les employés (40%), les cadres moyens (32%), les cadres supérieurs (24%), les indépendants ou employeurs (70%) et les salariés (44%).
L'institution dirigée par Ahmed Lahlimi Alami, indique que cette baisse est de 68% parmi les travailleurs du bâtiment et travaux publics (BTP), 55% de l'industrie et 39% des services.
La classe pauvre ravagée par la crise
Selon la classe sociale, le revenu mensuel moyen des actifs occupés a baissé de deux tiers (67%) parmi les actifs occupés de la classe des 40% les plus pauvres contre 32% parmi ceux de la classe des 20% les plus aisés. Par ailleurs, le HCP indique qu'environ 2 actifs occupés sur 3 exerçant une activité rémunérée (62%) ont vu leurs revenus baisser, en période de confinement, 35% stagner et 3% augmenter. La baisse des revenus a touché 70% de ruraux contre 59% de citadins et 65% d'hommes contre 51% de femmes. Elle a touché, par profession, 86% d'artisans et d'ouvriers qualifiés, 84% de commerçants, 77% d'exploitants agricoles et 26% de cadres supérieurs et, selon le statut professionnel, 88% d'indépendants ou employeurs et 51% de salariés. Selon le niveau de vie, la baisse des revenus a touché trois-quarts (74%) des actifs occupés appartenant à la classe des 20% les plus défavorisés contre 44% parmi ceux de la classe des 20% les plus aisés.
Chômage et télétravail
Le HCP fait savoir que près de la moitié des actifs occupés (48%) ayant arrêté de travailler pendant le confinement sanitaire ont évoqué, comme raison principale, la fermeture des entreprises ou la réduction des effectifs, proportion qui atteint 70% parmi les salariés. Ils ont évoqué, en deuxième position, l'arrêt d'une activité indépendante, pour 40% des cas (81% parmi les employeurs ou indépendants) et, en troisième position, la crainte d'une contamination pour 7% des actifs occupés, raison citée par 14% de personnes souffrant de maladies chroniques, 13% de femmes et 11% de personnes âgées. Parmi l'ensemble des personnes en situation d'emploi, 16% ont adopté, pendant le confinement sanitaire, le travail à distance ou le télétravail. Cette proportion est de 24% parmi les femmes contre 13% parmi les hommes et de 22% parmi les citadins contre 5% parmi les ruraux, précise la note conjoncturelle. Le télétravail est surtout le lot des cadres supérieurs avec une part de 62%, 47% à plein temps et 15% en alternance avec le travail en mode présentiel. Il est adopté par 31% d'actifs occupés exerçant dans le secteur des services, 21% de salariés, 10% d'employeurs ou indépendants et 38% d'actifs occupés appartenant à la classe la plus aisée.
Rappelons que l'objectif principal de ce panel, mené par le HCP du 15 au 24 juin dernier auprès d'un échantillon représentatif de 2.169 ménages, consiste à appréhender l'évolution des comportements socioéconomiques et préventifs face à cette pandémie et à évaluer ses impacts sur les différentes couches de la population marocaine en termes d'accès aux produits de base, à l'éducation, aux soins de santé, à l'emploi et au revenu.