Le 2 acte du dialogue inter-libyen relancé à Bouznika a été couronné par la signature de nouveaux accords. De nouvelles avancées, concrètes, viennent d'être réalisées et actées à Bouznika. C'est de bon augure pour la suite du processus de résolution de la crise libyenne, sorti de l'impasse par le Maroc. Les délégations du Haut Conseil d'Etat et de la Chambre des Représentants libyens participant au deuxième round du dialogue inter-libyen à Bouznika ont souligné, mardi, que ce round a été sanctionné par des accords globaux sur les critères et les mécanismes pour occuper les postes de souveraineté, prévus par l'article 15 de l'Accord politique libyen conclu en décembre 2015 à Skhirat. Les deux délégations ont précisé, dans une déclaration finale qui vient couronner les travaux de ce round, tenu du 02 au 06 octobre dans le Royaume, que "les aboutissements du dialogue entre les deux délégations constituent un apport sur lequel il est possible de capitaliser, pour instaurer la stabilité dans le pays et mettre fin à la division institutionnelle". Dans la déclaration finale dont lecture a été donnée lors d'une conférence de presse par Driss Omran de la Chambre des représentants libyenne, en présence du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, les deux parties ont fait part "de leur détermination à poursuivre leurs rencontres consultatives, dans le Royaume du Maroc, afin de coordonner l'action des institutions politiques, exécutives et de contrôle, garantissant ainsi la fin de la période transitoire". Conscients de l'importance des institutions souveraines dans la gestion du pays et la préservation des valeurs du peuple libyen, les délégations ont souligné que "les séances de dialogue se sont distinguées par un esprit de responsabilité nationale qui a accordé la priorité à l'intérêt général et ce, dans l'objectif de dépasser la division politique actuelle". Les deux délégations mettent à la disposition du Haut Conseil d'Etat et de la Chambre des Représentants libyens les procès verbaux des accords auxquels elles sont parvenues lors des 1 et 2ème rounds, en vue de procéder aux mesures de renouvellement des structures des institutions souveraines, affirme la déclaration. A cette occasion, ajoute la même source, les deux parties réitèrent leurs remerciements aux efforts du Royaume du Maroc "qui ont permis de surmonter les obstacles, afin d'aboutir à de véritables accords libyens, en harmonie avec les dispositions de l'Accord politique libyen". Elles ont également salué "l'interaction positive" de l'émissaire par intérim de l'Organisation des Nations Unies en Libye, Stephanie Williams, qui a œuvré à instaurer une complémentarité entre les divers efforts du dialogue, dans la perspective d'établir un processus politique global. Bouznika fait mieux que Berlin La tenue de la Conférence de Berlin en janvier dernier a constitué un pari international pour la résolution politique de la crise libyenne, ont ajouté les deux délégations, notant toutefois, que le processus politique demeure "dans l'attente d'un soutien clair et concret de la part de la communauté internationale". Les deux délégations avaient repris, vendredi soir, le deuxième round, qui intervient près d'un mois après un premier round ayant réuni les deux parties (06-10 septembre dernier) à Bouznika et qui a abouti à un accord global sur les critères et les mécanismes transparents et objectifs pour occuper les postes de souveraineté. Les deux parties avaient convenu, dans le communiqué final conjoint sanctionnant les travaux du premier round, de poursuivre ce dialogue et de reprendre leurs rencontres afin d'achever les mesures nécessaires qui garantissent l'application et l'activation de cet accord. Les deux parties avaient de même souligné que ces réunions interviennent en application de l'article 15 de l'accord politique libyen conclu à Skhirat en décembre 2015 et en confirmation des conclusions de la conférence de Berlin soutenant la solution politique et sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, et s'expliquent par leur conscience des répercussions dangereuses nées de la division politique et institutionnelle qui a fait que le citoyen a perdu confiance en le rôle des institutions législatives, exécutives et de contrôle, en raison des mauvaises conditions de vie à tous les niveaux. L'accueil par le Maroc de ces réunions constitue une consécration des efforts du Royaume visant à réunir les conditions adéquates et à créer un climat propice pour parvenir à une solution politique globale en Libye, afin de surmonter la crise dans ce pays et de réaliser les espoirs et les aspirations du peuple libyen pour édifier un Etat civil et démocratique qui jouit de la paix, de la sécurité et de la stabilité. En effet, le rôle "constructif et actif" du Maroc dans la facilitation du dialogue libyen a été largement salué et apprécié par les capitales occidentales et arabes et par plusieurs organisations internationales et régionales, à leur tête l'Organisation des Nations-Unies (ONU) qui "soutient toutes les initiatives qui permettraient de faire progresser et de compléter les efforts de paix en cours pour la résolution de la crise libyenne, y compris les derniers efforts du Royaume du Maroc qui abrite les séances du dialogue entre le Haut Conseil d'Etat et la Chambre des Représentants libyens". LIRE AUSSI Nasser Bourita sur le dialogue inter-libyen : « Il s'agit d'un dialogue inter-libyen et non d'un dialogue sur la Libye »