Les traiteurs croulent sous les dettes et n'ont aucune visibilité quant à la reprise de leurs activités. Pour atténuer les effets de la crise qui dure, un contrat programme a été signé avec l'Etat. Qu'en pensent les professionnels ? Les traiteurs viennent de signer un contrat programme avec l'Etat. Les salariés auront droit à percevoir l'indemnité forfaitaire de la CNSS à l'instar de ceux relevant du secteur du tourisme. Et comme nous le confie le secrétaire général de la fédération des traiteurs professionnels du Maroc (FTPM), section Rabat-Temara, Aziz Morjani, les professionnels auront droit aussi aux crédits de relance garantis par la CCG et pourront bénéficier de facilités d'octroi de financement. Néanmoins, cela reste insuffisant pour remettre la profession sur pieds. Des pertes colossales Après 8 mois d'arrêt, la plupart des entreprises, essentiellement des TPE et PME croulent sous les dettes aujourd'hui. Impayés de loyers, remboursement des acomptes, primes d'assurance des véhicules, pertes engendrés par les produits périssables...les traiteurs ne savent plus où donner de la tête. «La situation est critique. Des dizaines de professionnels ont mis la clé sous la porte. Beaucoup se sont reconvertis vers d'autres activités (boucherie, vente de légumes,...), et certains ont liquidé leur matériel voire même leurs biens personnels pour pouvoir subvenir aux besoins de leur famille », explique Aziz Morjani. «Alors qu'ils réalisaient un chiffre d'affaires de 1 ou 2MDH par an, bon nombre de traiteurs font appel à la solidarité familiale aujourd'hui », regrette t-il. Mesures insuffisantes Finalement, «ce contrat programme répond plus aux intérêts des grandes entreprises qui comptent plus de 200 ou 300 employés déclarés », dénonce Aziz Morjani. Alors que «60% ou 70% des employés dans le secteur sont des intérimaires ou occasionnels », ajoute le professionnel qui espère que cela soit pris en considération et que les pouvoirs publics puissent trouver une solution à ces travailleurs appartenant pour la plupart à des catégories sociales fragiles. Le secrétaire général de la fédération des traiteurs professionnels du Maroc, appelle les pouvoirs publics à trouver le bon plan pour sauver les TPE et les PME du secteur. «Sauver ces structures va permettre automatiquement de sauver les 37.000 emplois directs et les 100.000 autres indirects du secteur », assure Aziz Morjani. «En l'absence de ce genre de mesures, on souhaite juste qu'ils nous laissent reprendre nos activités », conclut t-il.